Anna Canan : un parcours atypique en génie

Nous voulons souligner le parcours exceptionnel d'Anna Canan, jeune ingénieure de projet exécution et opération. Finaliste dans la catégorie relève femme d’Exception des Mercuriades et gestionnaire émergent du PMI, elle a reçu en 2018, le prix Femme Professionnelle et Ingénieure de l’année. Elle nous livre, en toute humilité, les éléments clés de son parcours en tant que femme en génie ayant appris contre vents et marées à garder la tête haute et à regagner confiance en elle.

Le choix du génie

« Mon père est un ingénieur et je l’ai toujours admiré. Pendant la crise d’adolescence, je voulais être tout sauf ingénieure pour ne pas être comme mon père. À 19 ans, j’avais repris une entreprise en vêtement de mode féminine, mais ça n’a pas fonctionné pour ne pas dire que c’était un échec. J’étais trop jeune. Puisque j’étais bonne en mathématique, j’ai pensé au domaine des finances alors j’ai travaillé dans une banque. J’ai ensuite changé d’idée et j’ai fait mes permis de courtier immobilier résidentiel. Pour drôlement suivre les pas de mon père et faire un baccalauréat en génie civil. »

Rôles et responsabilités

Passant par plusieurs provinces et plusieurs projets, Anna travaille aujourd’hui sur le projet de train léger sur rail à Ottawa. Elle occupe plus spécifiquement la fonction d’ingénieure de projet exécution et opération pour le consortium kiewit-Eurovia-Vinci. Son rôle consiste à assurer la gestion de contrôle de coûts, d’échéanciers et de gestion d’équipes. Elle donne également des formations aux équipes sur les contrôles intégrés de projets et les différentes applications et outils technologiques.

Ingénieure-intrapreneure

La jeune femme a pris des initiatives pour améliorer des processus de travail. Au nombre de ceux-ci, il y a la programmation d’outils d’intelligence opérationnelle, les codes QR sur les casques pour confirmer les certifications ou les formations qu’elle développe. Elle se sent chanceuse de faire partie d’une entreprise qui encourage les initiatives tout en fournissant des outils adéquats pour veiller à leur mise en place.

Défis en tant que femme en génie

Anna avoue avoir « été hanté » par le syndrome de l’imposteur. Elle avait l’impression d’être moins bonne ou moins apte que ses collègues. La jeune femme a aussi vécu des moments où elle ressentait qu’elle devait travailler plus fort pour être à la hauteur. Ces expériences l’ont amené à tirer des leçons dont la suivante : « Quand on fait partie d’une minorité, on se met nous-mêmes des barrières, mais on ne devrait pas ».

Pour pallier ces difficultés, la jeune ingénieure a bénéficié du soutien de son équipe et de ses patrons qui l’ont encouragé dans ses projets. De plus, les valeurs de ses collègues s’articulent autour de l’égalité et de l’équité: éléments clés qui l’aident à regagner confiance en elle et en ses capacités. Par ailleurs, elle n’hésite plus à demander de l’aide lorsqu’elle occupe une nouvelle position et à s’entourer des bonnes personnes pour du mentorat.

Le contexte de la COVID-19

L’entreprise pour laquelle Anna travaille a dû se réadapter aux nouvelles réalités imposées par la crise. Suite à la fermeture des bureaux et chantiers en début du confinement, le télétravail a très rapidement été adopté. D’ailleurs, plusieurs outils étaient déjà disponibles au sein de l’entreprise pour faciliter la transition.

Elle a travaillé sur les plans de retour du confinement pour s’assurer que les dispositions de travail soient en conformité avec les procédures mises en place par les différents gouvernements et instances sanitaires.

Anna s’adapte également pour les formations qu’elle donne; désormais elle fait de petits groupes de formation composés de 4 personnes au maximum. Ceci engendre la reprise de la même formation des dizaines de fois. Par contre, l’avantage de cette méthode est qu’elle permet le développement d’échanges entre les participants pour répondre à des questions plus spécifiques. Orientées vers une approche plus personnalisée, ces formations sont également l’occasion d’apprendre à mieux connaître ses collègues et les besoins de chaque équipe.

Le succès en temps de crise

Selon Anna, la crise a une fois de plus permis de démontrer l’importance du travail en équipe. Elle met l’accent sur l’importance d’une communication honnête et authentique; le but n'étant pas seulement de transmettre des messages clairs mais surtout de développer un bon sens de l’écoute. Elle témoigne de son expérience comme suit : « Une bonne communication avec les employés, les sous-traitants, les clients, les partenaires et les autres membres de l’industrie fait une grande différence et constitue l’un des éléments pour garantir le succès en ce temps de crise ».

Conseil aux femmes en génie

La jeune ingénieure termine l’entrevue en mentionnant : « Une carrière en génie est remplie de défis et vous pouvez avoir un impact réel dans la vie des citoyens. C’est très gratifiant. Il ne faut pas hésiter à parler à quelqu’un de l’équipe si jamais on a des difficultés et il ne faut pas hésiter à parler à d’autres femmes de l’industrie pour vous aider à confirmer vos choix et réduire vos craintes».

 

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