Salaires en génie : du changement pour les femmes?

Le salaire de base moyen en génie varie en fonction de plusieurs éléments liés aux individus : l’année de diplomation, la spécialisation du baccalauréat en génie, la localisation, le niveau d’études et... le genre.

Genium360 effectue chaque année une enquête sur la rémunération auprès de ses membres, dilplômé(e)s en génie au Québec. Depuis plusieurs années, Genium360 s'efforce de tenir un baromètre des différences de salaires entre les femmes et les hommes dans le domaine. Résultats.

Près de 12 000$ de moins en moyenne pour les femmes

Basé sur l'enquête de 2020, les femmes travaillant en génie touchent en moyenne un salaire de base de 94 098 $ avec un salaire médian situé à 89 000 $. Tandis que le salaire de base moyen pour les hommes pour cette même année, est de 105 925 $, pour un salaire médian à 100 000 $. Évidemment, cette différence de salaire entre les femmes et les hommes est significative et on l'observe pour toutes celles ayant une carrière de plus de 5 ans.

Cependant, il faut tenir compte du fait que la majorité des diplômées en génie ont entamé leur carrière dans les 25 dernières années. Les hommes étant plus nombreux et depuis plus longtemps qu'elles sur le marché du travail; ils ont une bonne marge d’avance concernant la rémunération. Actuellement, la majorité d'entre elles reçoit un salaire encore peu élevé en reflet du niveau d'expérience. La moyenne salariale des femmes en génie est ainsi mécaniquement tirée vers le bas. Mais, on le voit, leur nombre ne cesse de progresser. L'écart devrait se lisser dans les 10 prochaines années (espérons plus vite encore!).

Une rémunération plus égalitaire pour la relève

Car il y a du nouveau : pour celles en tout début de carrière - 1 à 4 ans d'expérience, de 2016 à 2019 - on voit qu'elles sont rémunérées en moyenne 2 582 $ de plus que les hommes, pour le même nombre d’années d’expérience, C’est à partir de la cinquième année sur le marché du travail que l’écart se creuse en défaveur des femmes (et ne s’arrête plus). La situation semble donc s'équilibrer pour celles et ceux en début de carrière.

Il est à noter que la seule période où les femmes gagnent plus que les hommes correspond également au plus petit écart de rémunération. Bref, quand les femmes gagnent plus, elles ne gagnent pas tant plus. Par exemple :

  • Entre 9 et 14 ans d’expérience, la différence de salaires est de 7 748 $, en faveur des hommes;
  • Entre 33 et 38 ans d’expérience, la différence de salaires est de 7 483 $, en faveur des hommes.*

15 ans d’expérience, le chiffre magique

Lorsque les travailleuses et les travailleurs en génie arrivent à 15 à 20 ans d’expérience professionnelle, leurs salaires atteignent les six chiffres. Il en va de même pour les femmes et les hommes, même si le salaire reste plus bas chez les femmes. En effet, pour le même nombre d’années d’expérience, le salaire de base moyen pour les hommes est de 106 222 $, tandis qu’il est de 100 616 $ en 2020, pour les femmes. Cela sera peut-être différent dans 15 ans pour les jeunes étant entrées sur le marché du travail depuis peu.

Spécialisation différente, salaire différent

La spécialisation la plus payante pour les femmes en génie est celle des matériaux et de la métallurgie (salaire moyen: 131 239 $), vient ensuite le génie électrique, microélectronique (salaire moyen: 99 819 $) et le génie mécanique, électromécanique (salaire moyen: 97 779 $).

Même si ces montants peuvent paraître élevés, ils restent plus bas que les trois spécialisations les plus payantes pour les hommes, soit le génie des mines et de la minéralurgie (salaire moyen: 124 309 $), le génie des matériaux et de la métallurgie (salaire moyen 118 604 $) et le génie chimique, biotechnologique (salaire moyen 114 771 $).

À noter, quand le nombre de répondants à l'enquête est trop bas pour certaines questions, les résultats sont présentés à titre indicatif seulement. Pour plusieurs spécialisations en génie, le nombre de répondantes était si faible que l'étude n'a pu présenter de chiffre. Parlez de l'enquête autour de vous; plus le nombre de répondants et de répondantes est important, plus les données sont précises!

Vue de l'industrie

L’industrie mène collectivement des campagnes nationales pour augmenter le nombre de femmes dans la profession d’ingénieurs. On compte notamment l’initiative pancanadienne « 30 en 30 », d’Ingénieurs Canada qui vise à atteindre 30% d’ingénieures d'ici à 2030 -actuellement, le Québec se situait à 17.9% en décembre 2018. Ce genre de campagnes portent leurs fruits et le nombre de femmes en génie augmente. On espère que ce nombre ne cessera plus de grimper, car plus le nombre de diplômées et de professionnelles augmentera, plus l’écart de salaire avec les diplômés masculins se réduira.

On se donne rendez-vous l’année prochaine pour constater les résultats de l’enquête salariale de 2021! Si vous souhaitez aller plus loin pour comprendre où vous vous situez par rapport à vos pairs, un outil pratique existe : la calculatrice salariale.

 

*Il est à noter que l’échantillon de répondants est inférieur à 30 répondants; cette information n’est présentée qu’à titre indicatif.

 

Photo de couverture par Brooke Cagle via Unsplash.

Article publié initialement le 14 juillet 2020.

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