Ingénieurs : secteur public ou privé, lequel offre les meilleures conditions?

La plus récente enquête sur la rémunération des professionnels du génie de Genium360 permet de comparer les salaires et les conditions de travail dans les secteurs publics et privés. Un guide intéressant pour orienter vos choix de carrière.

127 314 $. C'est le salaire de base moyen des professionnels du génie en 2024, selon les données recueillies par Genium360 auprès d'un échantillon de quelque 7 800 répondants. Dans le secteur public, cette moyenne s'établit à 122 075 $, alors qu'au privé, elle grimpe à 128 508 $. Le salaire médian, pour sa part, est légèrement plus élevé au public (122 000 $) qu’au privé (120 000 $).

C’est surtout au chapitre du salaire plafond qu’on note un avantage marqué du côté du privé, où il se chiffre à 174 582 $, comparativement à 152 007 $ au public, montre l’étude. « Cette différence pourrait s’expliquer par le fait que les professionnels ont une plus grande marge de manœuvre pour négocier dans le secteur privé, ou pour passer d’une entreprise à l’autre, tandis qu’au public, les échelons salariaux sont plus normés », analyse Jimmy Côté, CRHA, associé de la Talenterie et expert-conseil.

De plus, 75 % des professionnels du secteur privé sont admissibles à d’autres avantages, en plus de leur salaire de base, que ce soit des primes ou des bonis au rendement, la possibilité d'acheter des actions ou la participation à un régime de profits ou de dividendes, ce qui peut grandement améliorer leur rémunération. Pour leur part, les professionnels du secteur public bénéficient d’un éventail plus restreint de mesures de ce type, et seuls 34 % en profitent, montre l’étude.

La rémunération indirecte : une donnée à ne pas négliger

Or, lorsqu’il est question de salaires et d’avantages, plusieurs dimensions doivent être prises en considération, nuance Sarah Jodoin-Houle, CRHA, fondatrice de la Talenterie et experte-conseil. Ainsi, il faut aussi tenir compte de la rémunération indirecte. « Cela inclut différents aspects ayant une valeur monétaire, comme les vacances, les assurances, le nombre de jours de congé ou encore la participation à un régime de retraite. »

À ce chapitre, les conditions offertes au public sont plus avantageuses, révèle l’enquête de Genium360. Ainsi, le nombre de congés annuels donne un léger avantage au public, avec en moyenne 23 jours de vacances par année contre 21 dans le privé. L’écart se creuse pour les congés de maladie, avec une banque de dix jours payés au public contre cinq au privé. « Toutefois, ce type d’avantages varie énormément d’un employeur à l’autre », nuance Sarah Jodoin-Houle.

Par ailleurs, 99 % des professionnels œuvrant dans le secteur public bénéficient d'au moins une forme de régime de retraite offert par leur employeur, comparativement à 89 % dans le secteur privé. « L'une des distinctions majeures réside également dans le type de régime proposé : le secteur public offre souvent des régimes à prestations déterminées plutôt qu’à cotisations déterminées, plus courants dans le privé », explique Sarah Jodoin-Houle. En effet, 58 % des professionnels du public interrogés ont accès à ce type de régime plus avantageux.

La grande majorité des professionnels ont aussi la possibilité d’obtenir une assurance collective, soit 96 %, tous secteurs confondus. Toutefois, la couverture semble plus intéressante au privé qu’au public, notamment au point de vue des soins dentaires (85 % vs 61 %) et des soins oculaires (74 % vs 54 %).

Au-delà du salaire

Le télétravail est largement pratiqué dans le domaine du génie : 88 % des professionnels y ont accès, avec une légère avance du public (94 %) sur le privé (86 %). Cependant, les modalités sont souvent plus rigides au public, alors que 82 % des répondants qui y travaillent doivent respecter un minimum de présence au bureau, contre 56 % au privé.

« C’est une réalité que l’on observe aussi sur le terrain, affirme Sarah Jodoin-Houle. On remarque une plus grande prise en charge de son propre parcours, de son horaire au secteur privé, ce qui est intéressant pour faciliter la conciliation travail et vie personnelle. » Il s’agit là d’un avantage non monétaire à considérer, au même titre que d’autres aspects comme la culture l’organisation ou l’offre en formation, renchérit Jimmy Côté.

Choisir selon son profil

En somme, le secteur privé propose des salaires plus élevés et une flexibilité accrue, offrant plus de latitude pour négocier son salaire ou changer d’emploi. De son côté, le secteur public offre une plus grande stabilité, des congés et des régimes de retraite souvent plus généreux, autant d’éléments à ne pas négliger. « Ce sont deux cultures très différentes et il faut se demander laquelle nous convient le mieux », souligne Sarah Jodoin-Houle.

Je me procure le Rapport d'enquête sur la rémunération.

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