Des stages qui changent le monde… et forment la relève en génie

Portée par l’élan de Genium360 et de son programme Genium AGIR, La Personnelle effectue un don de 2 $ pour chaque soumission reçue par un membre de Genium360 afin de soutenir cinq projets à forte valeur sociale issus de la communauté du génie. Suivez notre dossier spécial pour en découvrir les détails dans une série d’articles qui paraîtront tout au long de l’année 2025. 

Être plongé dans une nouvelle culture, apporter un soutien concret au développement des communautés locales et avoir l'opportunité de s'épanouir tant du côté personnel que professionnel : voilà l’opportunité qu'offre le Groupe de coopération internationale de l'Université de Sherbrooke (GCIUS). Depuis 2002, cette organisation envoie des étudiants et étudiantes en génie – et d’autres disciplines – aux quatre coins du globe pour développer leur expertise sur le terrain.

Deux de ces projets ont reçu un soutien financier de La Personnelle en 2024. Des expériences qui ont permis aux stagiaires en génie de parfaire leurs compétences dans leur domaine, mais surtout, d’apprendre à réagir aux imprévus et à ajuster leur approche aux réalités du terrain.

Des briquettes de biocombustibles en Côte d’Ivoire

C’est le cas de Jérémy Brisson, étudiant en génie mécanique qui a passé trois mois en Côte d’Ivoire en 2024. Un séjour particulièrement formateur, estime-t-il, alors qu’il a fallu que l’équipe s’adapte en temps réel aux besoins du milieu. À leur arrivée, les sept stagiaires devaient épauler les membres d’une coopérative agricole dans leurs efforts pour mécaniser la transformation de leurs résidus en briquettes de biocombustibles, alternative écologique au charbon de bois. « Ces femmes faisaient tout à la main, un travail éreintant. Elles utilisaient un mortier, ce qui est non seulement exigeant physiquement, mais aussi assez long », explique-t-il.

Les participants : Élizabeth Joncas (M. Adaptation scolaire et sociale), Claire Saad (Bac. Génie biotechnologique), Audrey-Ann Doyon (Bac. Génie biotechnologique), Jérémy Brisson (Bac. Génie mécanique), Gabriel Bayette-Riendeau (Bac. Études politiques appliquées), Kelly-Ann Lapierre (Bac. Études politiques appliquées), Éloïse Vigneau (Bac. Génie biotechnologique). 

Mais une fois sur place, l’équipe a constaté que le bâtiment accueillant la production ne répondait pas aux besoins des travailleuses. Les ouvertures percées pour aérer les lieux ne pouvaient être fermées en cas de pluie, fréquente dans la région. Solution? Trouver des villageois capables de concevoir un système d’auvents et de l’installer. Une étape imprévue, mais essentielle, qui a nécessité du temps, des ressources… et une bonne capacité d’adaptation. « Il a fallu s’occuper de cela avant tout car sinon, les femmes n’auraient tout simplement pas utilisé les lieux. » Le projet aura permis aux femmes de gagner en autonomie financière, tout en proposant une alternative plus écologique à la population.

Amélioration des installations

Développement des infrastrusctures

Rénover une école secondaire en Ouganda

Les étudiantes et étudiants dépêchés au sein d’une école secondaire en Ouganda ont aussi dû se montrer agiles pendant leur séjour. Situé au cœur d’un village composé de plus de 215 000 personnes réfugiées, dont 58 % de jeunes, l’établissement scolaire manquait cruellement de place pour accueillir tous les nouveaux élèves à la rentrée. L’équipe de stagiaires en génie devait notamment travailler à la planification de la construction d’un nouveau dortoir pour les garçons, explique Anthony Desrochers, directeur général sortant du GCIUS, qui a lui-même participé à cette mission en tant qu’étudiant.

Pour préparer le terrain, les étudiants devaient quantifier les matériaux nécessaires, identifier leur disponibilité et en estimer les coûts avec des fournisseurs locaux. Mais l’exercice s’est révélé plus complexe que prévu puisque les contacts étaient très difficiles à nouer localement. C’est seulement vers la fin de leur séjour qu’ils ont appris qu’un autre projet mené par un partenaire étranger était en préparation. Ils ont donc pu mettre la main sur la liste des fournisseurs locaux et, à partir de là, établir des devis à partir de ces données réelles.

Atelier pratique organisé avec les élèves pour construire un petit caniveau afin d’améliorer le drainage des eaux de pluie, un problème récurrent sur le site

Entretemps, ils ont recentré leurs efforts et prêté main-forte à l’équipe d’Architecture sans frontières Québec (ASFQ), sur place pour animer des ateliers participatifs avec les élèves, le personnel enseignant et des parents. Cette approche, axée sur l’écoute et la co-conception, a permis de mieux cerner les besoins réels de la communauté avant même de tracer les plans. « Pour les étudiants et les étudiantes, c’était l’occasion de participer à une démarche inclusive qui influence la conception et de mieux comprendre l’approche des architectes », observe Anthony Desrochers. Ils ont ainsi pu proposer un concept original, alors que le toit du futur dortoir sera construit de façon à recueillir l’eau de pluie, une ressource précieuse dans cette région du monde.

Atelier de consultation animé par ASFQ pour la planification du développement de l'école

Bref, si ces stages permettent d’améliorer la vie des communautés, cette expérience est aussi enrichissante pour les futurs diplômés et diplômées. Ils et elles doivent se mettre au diapason des communautés et travailler en multidisciplinarité, témoigne Jérémy Brisson. « Ce stage m’a vraiment appris à vulgariser, à vérifier auprès des autres s’ils ont bien compris, à me montrer ouvert », résume-t-il. Des qualités qui lui seront utiles durant toute sa carrière. 

Les participants : Anthony Desrochers(Bac. Géomatique) , Léopold Sharangabo (M. Sc. Éducation), Jade Barrette (M. DIPIA), Christian Audet (Bac. Génie civil), Simon Courchesne (Bac. Génie civil)