Concours IMDD | Projet Serfix

Gagnant catégorie relève
Concours IMDD 2019

 

Le concours Inventer le monde de demain 2019, IMDD pour les intimes, présente ses finalistes. Dans la catégorie Relève, découvrons le projet Serfix d’Audrey-Anne Ally de l’Université de Sherbrooke.

Audrey-Anne Ally, qui êtes-vous?

Je suis sur le point de terminer mon baccalauréat en génie mécanique, concentration bio-ingénierie et commencerai une maîtrise en génie mécanique en janvier. J’ai toujours été passionnée par le monde de la santé et voulu faire carrière dans ce domaine. Quand j’ai découvert que je pouvais faire d’une pierre deux coups, en étudiant la bio-ingénierie, mon choix s’est rapidement porté vers le génie. Grâce au programme COOP de l’Université de Sherbrooke, j’ai effectué mes trois derniers stages dans mon domaine d’intérêt. Cela a confirmé ma passion pour la bio-ingénierie, et plus précisément, pour la conception mécanique d’instruments chirurgicaux.

Qu’est-ce que Serfix?

Aux victimes d’un traumatisme crânien, d’un accident vasculaire cérébral, d’une hémorragie cérébrale, ou d’une méningite par exemple, on doit souvent installer des drains et des capteurs invasifs, qui mesurent la pression intracrânienne, l’oxygénation cérébrale, le flot cérébral, etc. Ces capteurs sont fixés sur le crâne à l’aide de points de sutures cutanés.

Cette technique demande une large incision externe et peut engendrer un déplacement accidentel des moniteurs par le patient ou le personnel. En ce déplaçant, les capteurs ne peuvent plus recueillir de données valides, et le personnel médical doit constamment les repositionner convenablement. Il s’agit d’une perte de temps non négligeable.

Serfix permet d’installer et de fixer jusqu’à trois moniteurs intracrâniens en une seule incision. Le préfixe « Ser » vient du mot cerveau et du fait qu’il faut « serrer » le dispositif lors de son installation dans le crâne. Le suffixe « fix » vient de la fonction de l’instrument : fixer des moniteurs.

Comment est né Serfix?

Serfix est né lors de mon cinquième stage au baccalauréat en janvier 2019. La Faculté de médecine et des sciences de la santé, en collaboration avec la Faculté de génie et le Fonds de la famille Jean-Morin, a lancé un nouveau programme de stage en génie biomédical au sein du service de neurochirurgie du Centre Hospitalier Universitaire de Sherbrooke.

De nombreuses pathologies nécessitent des développements technologiques pour lesquels l'apport d'ingénieurs et d'étudiants en génie est nécessaire. L’objectif du stage était de répondre à une problématique qui m’a été présentée par le docteur Christian Iorio-Morin, neurochirurgien du CHUS. Nous voyons un énorme potentiel en Serfix et nous comptons le mener le plus loin possible.

Quel est ou sera l’impact de votre projet?

Serfix est un instrument conçu pour et avec les neurochirurgiens. Trop souvent, les concepteurs d’instruments médicaux ne travaillent pas en étroite collaboration avec ceux qui vont les utiliser, en l’occurrence les médecins, ceci fait que plusieurs produits sur le marché ne correspondent pas avec précision aux besoins des patients. Serfix veut pallier ce problème en mettant de l’avant l’interdisciplinarité et son importance.

Quelles sont les prochaines étapes du projet?

À ce jour, nous avons testé deux versions de prototype sur cadavres ce qui nous a permis d’améliorer considérablement le design et l’ergonomie. Prochainement, le prototype final sera produit dans le but d’entamer les démarches pour l’étude clinique. Ultimement, l’objectif est de certifier Serfix et de le proposer aux neurochirurgiens.

Que feriez-vous des 3 500 $ remis au gagnant de la catégorie?

Le prix couvrira une partie des coûts du brevet qui sera déposé en 2020. Remporter le prix de la catégorie relève du concours Inventer le monde de demain permettrait aussi à Serfix de gagner en crédibilité et en visibilité.

En trois mots, qu’est-ce qui définit, selon vous, la Relève?

  1. Passion
  2. Détermination
  3. Ambition

Vous êtes une femme dans un monde d’hommes. Que diriez-vous à une étudiante qui hésiterait à faire carrière dans le génie?

Fonce. Tu te feras dire des centaines de fois : « Il ne doit pas y avoir beaucoup de filles dans ta classe? » Non, il n’y a pas beaucoup de filles, mais ça change quoi? Tu sauras faire ta place et tes collègues réaliseront rapidement que ta présence est essentielle pour arriver aux meilleurs résultats. Que tu sois passionnée par l’environnement, la santé ou les transports, il y a une branche du génie qui saura te faire vibrer.

 

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