L’openBIM, ça mange quoi en hiver?

L’openBIM peut être un domaine mystique pour les personnes qui ne sont pas familières avec son univers. Est-ce un processus, une technologie, une certification, ou bien toutes ces réponses?

Dans cet article, nous interviewons Bill Moore, président de buildingSMART Canada, chapitre canadien de l’organisme international du même nom qui développe et maintient cette approche unique en son genre. Découvrez les points saillants de celle-ci dans ce bref article!

Bill Moore, président de buildingSMART Canada

La naissance d’une alliance

C’est dans les années 1990 qu’un consortium de 12 compagnies crée l’Alliance internationale pour l’interopérabilité (IAI, en anglais), dont le but est d’améliorer l’échange d’information dans l’industrie de la construction. Bill Moore précise : « Le but était de créer un format où la donnée serait toujours la même, où il n’y aurait aucune perte d’information.

C’est là qu’est né l’IFC, qui signifie Industry Foundation Classes. » Ce format de fichier standardisé est aujourd’hui également certifié ISO et est au génie civil ce qu’est le format STEP au génie mécanique. Une installation openBIM utilisera donc nécessairement des logiciels permettant de lire et d’exporter ce type de fichiers. Cependant, comme nous le découvrirons sous peu l’openBIM dépasse le simple cadre logiciel.

Une approche de cycle de vie

« L’openBIM est indépendant de la technologie puisqu’il s’agit d’une approche de gestion du cycle de vie d’une installation. Les logiciels évoluent mais l’essence derrière reste la même : avoir des technologies, processus et communications interopérables », nous explique Bill. Malgré qu’une centaine de logiciels soit certifiée, les utiliser ne suffit pas.

Selon l’expert, on attend encore le jour où un projet sera openBIM du début jusqu’à la fin. En effet, les projets vont souvent utiliser l’openBIM pour la conception mais pas pour les nombreuses étapes subséquentes telles que la construction, la livraison, l’opération et même la démolition, lesquelles gagnent à être openBIM. Il complète : « Il faut vraiment voir ça sous 3 axes : individuel, organisationnel et gestion de projet. Pour faire de l'openBIM, la compréhension de l’impact du comportement sur ceux-ci est essentielle. »

Des opportunités et défis à relever

L’openBIM représente une opportunité intéressante pour le domaine de la construction. Un rapport daté de 2004 du gouvernement américain indiquait que l’utilisation de l’approche openBIM permettait d’économiser, en moyenne, 2 à 3$ US par mètre carré par an dans une construction [1].

C’est aussi une approche de plus en plus utilisée, souligne Bill : « On le remarque puisqu’à chaque année, de plus en plus de projets appliquent aux buildingSMART International Awards Program. La qualité de ceux-ci a également augmenté. » Malgré cet intérêt grandissant, de nombreux défis doivent être résolus à l’échelle canadienne.

Puisque la construction est une compétence provinciale, chaque coin de pays est un défi : « Contrairement à d’autres pays comme le Royaume-Uni où le gouvernement fédéral s’occupe de l’industrie de la construction, au Canada, chaque province et territoire a ses particularités. On cherche constamment des gens motivés à rationaliser les standards internationaux à l’échelle canadienne [2]. »

 

[1] https://buildingsmart.no/sites/buildingsmart.no/files/b04022.pdf

[2] https://buildingsmartcanada.ca/

 

Photo par Markus Spiske via Unsplash.

 

Revenir au dossier Le génie au cœur de la résilience des construction et de l'économie circulaire

Abonnez-vous à nos infolettres pour ne rien manquer