GreenGT H2, la première voiture de course électrique-hydrogène

Chaque année, de nombreuses courses automobiles sont organisées à travers le monde. Gérées par des fédérations internationales et nationales, elles sont divisées en fonction du type de moteur, de la puissance et du terrain sur lequel elles se déroulent. Formule 1, NASCAR, Formule E, ces courses fascinent le grand public et génèrent d’importantes retombées économiques. Elles sont aussi des vitrines exceptionnelles pour les innovations de toutes sortes, des terrains d’expérimentation fascinants pour les équipes de recherche et développement de l’industrie automobile. C’est ce qu’a compris Jean-Francois Weber, l’ingénieur fondateur de l’entreprise GreenGT, qui se sert de la compétition pour démontrer au grand public les possibilités de l'hydrogène comme source d'énergie d'avenir. Son premier prototype de compétition électrique-hydrogène était présenté lors de l’événement Movin’on, le sommet sur la mobilité durable, qui se tenait à Montréal du 13 au 15 juin dernier. Genium360 s’est entretenu avec lui au sujet de la vision derrière la création de la GreenGT H2.

Issu du milieu industriel en mécanique de haute précision, Jean-François Weber voyait, en 2008, une opportunité de se lancer en affaire dans un projet de conception de voiture de compétition à moteur électrique. Malgré la bonne performance et un rapport poids-puissance intéressant, lui et son équipe se sont rapidement aperçus que la batterie était inadaptée à la mobilité lorsqu’on l’exploite sur de longues distances. L’entreprise s’est donc rapidement lancée dans la création d’une pile à combustible pour une voiture de course afin de démontrer les bénéfices de l’hydrogène au grand public. « Nous avons lancé la fabrication d’une pile à combustible de 340 kW et l’avons intégrée dans le châssis d’une voiture de course avec comme objectif de faire une voiture sans batterie. C’est une vraie voiture électrique-hydrogène, mais dynamique, indique le fondateur. Nous voulions réussir à démontrer la valeur ajoutée de l’hydrogène : l’autonomie, le rapport poids-puissance, la fiabilité et la sécurité. »

GreenGT H2

Fiche technique de la GreenGT H2

  • Groupe motopropulseur 100% électrique-hydrogène : 2 moteurs expérimentaux triphasés synchrones à aimants permanents
  • Stockage de l’hydrogène : 2 réservoirs composite, hydrogène stocké à 350 bars, autonomie de 40 minutes (utilisation haute performance), temps de ravitaillement de 3 minutes
  • Production d’énergie : pile à combustible à membranes haute température de 340 kW linéaire
  • Rejets et émissions : air et eau à l’échappement
  • Poids : 1240 kg avec la carrosserie
  • Performance : vitesse maximale de 300 km/h

Une route parsemée de défis

En 2013, l’équipe reçut une invitation pour participer aux 24 Heures du Mans, une course automobile d'une durée de 24 heures qui se déroule à Mans, en France. Malgré tous les efforts investis pendant un an pour mettre la voiture au point, les concepteurs ont dû abandonner l’idée d'y participer puisqu’elle n’était pas tout à fait prête au moment de la course. Un choix difficile, mais essentiel pour l’entrepreneur qui souhaitait éviter de projeter une image négative de l’hydrogène.

Depuis, la voiture a fait du chemin : plus de 300 heures et 13 000 km sur piste, un long parcours ayant permis aux artisans d’acquérir énormément de connaissances et de compétences sur le comportent de la pile à combustible de forte puissance. « Nous avons résolu de nombreux problèmes techniques, ce qui nous a permis d’entrer dans la phase de conception d’un nouveau prototype qui est en cours de finalisation et qui intègre toutes les modifications et les correctifs, souligne M. Weber. La nouvelle voiture possède une pile à combustible qui est deux fois moins lourde que le modèle actuel. »

L’hydrogène et ses solutions pour l’avenir

Pour le fondateur de GreenGT, l’objectif est de démontrer au grand public que les solutions sont fiables et que l’hydrogène est une solution de remplacement intéressante qui, éventuellement, sera moins chère à l’exploitation que l’essence. « Nous utilisons ce véhicule de compétition comme vecteur de communication auprès du grand public avec comme but d’utiliser les créations pour les transmettre à l’industrie. L’exploitation va se faire dans un premier temps à travers les véhicules de forte puissance, explique M. Weber. Nous observons que nos efforts portent fruit : des clients nous demandent déjà des moteurs! Une chose est certaine, l’hydrogène est un domaine où il y a encore une foule de choses à développer et à mettre en œuvre. »

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