Le ePrix de Montréal : un défi logistique de taille
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Il ne reste plus que quelques jours avant que le championnat de Formule Électrique (FE) attaque les rues de Montréal pour la toute première fois de son histoire. Comme c’est le cas pour l’ensemble des villes qui présentent l’une des 12 épreuves de cette série, la course se déroulera en plein cœur du centre-ville de la métropole. Tandis que le grand cirque de la Formule 1 est traditionnellement déployé sur le Circuit Gilles-Villeneuve, là où la piste y est permanente, les organisateurs de la FE doivent quant à eux aménager les rues du quartier Ville-Marie afin qu’ils répondent aux normes de sécurité et de performances établies par la Fédération internationale automobile (FIA).
Une multitude d’éléments à gérer
« Notre plus gros défi est d’ordre logistique, souligne Simon Pillarella, directeur général pour Montréal c’est électrique (MEC). Nous devons installer plus de 1500 glissières de béton pourvues de grilles métalliques de protection qui serviront à délimiter le circuit, en plus d’assurer la sécurité des pilotes et des spectateurs. Ces installations devront principalement se faire de nuit afin de minimiser au maximum les impacts sur la circulation dans le centre-ville. Nous devons de plus gérer les interdictions de stationnements et assurer l’accès aux citoyens dont la résidence se trouve à l’intérieur du circuit. Ça demande beaucoup de coordination, d’autant plus que nous en sommes à une première édition. »
Fournir de l’énergie propre et renouvelable
En ajout à l’aménagement des rues de Montréal en vue de la course, les organisateurs ont dû transformer le stationnement du complexe de Radio-Canada pour y installer les puits. L’ensemble des structures qui s’y trouvent sont temporaires, comme les chapiteaux qui abriteront les écuries et leurs bolides.
Hydro Québec, principal commanditaire de l’événement, fournira pour sa part l’électricité nécessaire aux écuries pour la recharge des monoplaces électriques. « L’objectif est de fournir une source d’énergie propre et renouvelable, indique Louis-Olivier Batty, porte-parole pour Hydro-Québec. Il n’est pas simplement question de tenir une course dans le centre-ville de Montréal, mais aussi de promouvoir les véhicules à motorisation électrique auprès de la population. »
Normalement, la fréquence du courant fourni sur le réseau d'Hydro-Québec est de 60 hertz (Hz). Les organisateurs de la course de FE ont quant à eux besoin d’un courant dont la fréquence varie entre 45 et 55 Hz. La société d’État a dû apporter quelques modifications pour combler ce besoin. L’on assure cependant du côté d’Hydro-Québec que cette modulation n’affectera pas pour autant la qualité du service offert aux citoyens du quartier.
Outre ce changement à la fréquence du courant, M. Batty explique que les dispositifs mis en place pour livrer l’énergie requise ressemblent en tout point à ce qui est ordinairement fait pour des spectacles d’envergures ou des festivals à grande échelle. « En somme, il s’agit d’un raccordement comme nous avons l’habitude de le faire, sans plus de difficulté. »
Investissements majeurs
Au total, c’est plus de 20 millions de dollars qui sont investis par la ville de Montréal pour la présentation de la course, dont un peu plus de 7,5 millions ont été consacrés à la fabrication sur mesure des 1500 glissières en béton qui sont utilisées pour la délimitation de la piste. Il aura aussi fallu investir près de 4,5 millions pour entreprendre des travaux sur le réseau de voirie afin de rendre les rues sécuritaires et aptes à accueillir les monoplaces électriques.
« Au-delà de la moitié des travaux de réfection ont dû être effectués à partir de la fin du mois de mars dernier, stipule Anik Derepentigny, chargée de communication pour la Ville de Montréal. Ceux-ci ont été entamés à la mi-septembre 2016, mais les conditions météorologiques ont retardé nos échéanciers. Ce fut aussi la même chose lors des dernières semaines, vu la quantité phénoménale de pluie qui est tombée sur la métropole. Tous ces retards ont ajouté à la complexité de la réalisation des travaux, ce qui explique en partie le blitz majeur que nous avons dû mettre en place pour terminer le tout à temps. »
Néanmoins ces quelques délais, tout en maintenant en place pour accueillir la FE dans le cœur de la métropole. Il ne reste plus maintenant qu’à voir si la population répondra présente à cette première édition qui promet d’être mouvementée.
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