Les entreprises francophones au cœur de la transition numérique

Dans un monde dominé par la « langue des affaires », où les ressources, capitaux et talents sont souvent issus du monde anglophone, des entrepreneures et entrepreneurs francophones se démarquent. Découvrez ce que pensent 4 PDG qui surfent la vague numérique :

  1. Harold Dumur, président d’OVA (https://ova.ai), une entreprise montréalaise de réalité virtuelle ;
  2. Mehdi Merai, président de Dataperformers (https://www.dataperformers.com/?lang=fr), une entreprise montréalaise de services-conseils en intelligence artificielle appliquée ;
  3. Éric Minoli, directeur général des opérations de Groupe Média TFO (https://www.groupemediatfo.org/), le bras du gouvernement ontarien dédié à la production de contenu éducatif en français ; et
  4. Nathalie Myara, présidente d’Eduplan Solutions (http://eduplan.ca/), entreprise québécoise qui propose des plateformes innovantes pour le personnel de l’enseignement.

Sur la photo, de gauche à droite : Robert Beaudry, Harold Dumur, Mehdi Merai, Éric Minoli et Nathalia Myara.

L’avantage compétitif de la langue française

Pour une entreprise comme Dataperformers, qui a un bureau en Tunisie, le français est définitivement un avantage compétitif, tel qu’expliqué par son dirigeant : « Une langue commune permet de connecter plus facilement, de transmettre une émotion vraie et authentique. C’est le cas autant pour nos employés, que nos clients et partenaires. »

En fait, selon l’OIF, le français et l’anglais sont les seules langues à être présentes sur les 5 continents. Ce même organisme fait aussi une prédiction audacieuse qu’en 2030, grâce au développement démographique de l’Afrique, le français dépassera l’arabe et l’espagnol en nombre de locuteurs afin de devenir la troisième langue la plus parlée [1].

Nathalie Myara y voit une belle opportunité : « Notre plateforme est l’occasion pour cette population francophone grandissante de se réapproprier le numérique, trop souvent dominé par des produits américains. »

La difficulté d’avoir accès aux capitaux

Pour l’ensemble des conférenciers, le verdict est unanime : le monde francophone a de la difficulté à délier les cordons de la bourse, lorsqu’il est le temps d’investir dans ses entreprises.

Harold Dumur propose une solution : « Avoir le soutien de la France et du Québec pourrait être une méthode efficace afin de parer ce manque de disponibilités des capitaux lorsqu’on est francophone. »

En fait, selon lui et du fait de ses expériences personnelles, l’argent vient trop souvent de l’extérieur, comme la Chine ou les États-Unis, plutôt que du Québec lui-même. C’est en partie vrai : le secteur québécois des TIC accaparait 51.5% des investissements directs étrangers (IDE) en 2018, loin devant les autres industries.

Or, les entreprises asiatiques n’avaient investi que 129 M$ dans Montréal grâce à trois projets [2].

Toronto comme tremplin vers le reste du monde

Toronto est perçue par les différents intervenants comme un tremplin incontournable vers les autres pays pour les produits québécois : « À partir de la Ville-Reine, on peut exporter partout au monde.

Ici, l’Université de Toronto remplie un rôle similaire à celui que l’Université de Montréal accompli vis-à-vis le développement de l’intelligence artificielle », souligne Mehdi Merai. En fait, les exportations québécoises en Ontario totalisaient 81 G$ en 2018, très loin devant les autres provinces [3].

Pour Éric Minoli, Toronto permet à son organisme de s’épanouir à l’international, comme il le démontre : « Nous sommes les #1 sur YouTube en français au niveau du Canada. À l’international, nous occupons une place de choix dans le classement de plusieurs pays de l’Afrique francophone, de la France et même… de la Russie! »

 

Cet article est issu d’une série écrite suite au Forum Économique International des Amériques (FEIA), à Toronto en septembre 2019.

 

Sources

[1] http://observatoire.francophonie.org/qui-parle-francais-dans-le-monde/

[2] https://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/general/pres-de-25-g-dinvestissements-etrangers-a-montreal/608561

[3] https://www.quebecinternational.ca/fr/nouvelles/le-commerce-interieur-un-potentiel-important-pour-l-exportatio

Abonnez-vous à nos infolettres pour ne rien manquer