5G : des atouts considérables pour le secteur de la construction
Par Boris Laurent - 37e AVENUEDemain, le génie sera 4.0. D’ailleurs, cette transformation est déjà en marche, et l’ensemble des secteurs du génie est concerné. Parmi toutes les technologies, la 5G suscite déjà l’enthousiasme, en particulier dans la construction.
La 5G, qui concerne les technologies de cinquième génération du standard pour la téléphonie mobile, sera un véritable outil de croissance pour les entreprises. Selon une étude menée en 2019 par Oracle Communications intitulée 5G Smart Ecosystems are Transforming the Enterprise. Are You Ready?, 80 % voient dans la 5 G un outil pour augmenter la productivité, mais aussi pour réduire les coûts, pour améliorer l’expérience de la clientèle et, enfin, pour rendre leur entreprise plus agile.
Un potentiel extraordinaire pour le secteur du génie
Quel est le potentiel de la 5G pour le génie ? Il est énorme. Résumons le tout en trois points :
- La vitesse et les capacités accrues avec le haut débit permettront une accessibilité plus rapide aux applications en nuage. Pierre Boucher, directeur général Innovation à ENCQOR, explique : « Les communications vont être considérablement augmentées et on pourra échanger en groupe plus facilement, plus simplement et de manière plus fluide. »
- Ce temps de réponse très réduit permettra une meilleure gestion des opérations critiques. Pour les domaines de l’ingénierie et de la construction, cela se traduira par des informations fiables à tout moment et en temps réel sur un chantier. « Avec un temps de latence réduit, il sera plus facile et plus rapide de contrôler les véhicules et les drones, de même que d’inspecter les travaux d’un chantier et les structures d’un bâtiment grâce à des capteurs. Et tout sera possible même à distance », précise Pierre Boucher.
- Des communications plus étendues et évolutives entre les machines (MtoM ou Machine to Machine) seront en outre très utiles dans la gestion des villes intelligentes. D’ailleurs, Pierre Boucher indique que la « gestion du trafic pourrait être optimisée, notamment aux feux de circulation, grâce à des capteurs qui pourraient optimiser les flux de véhicules, aidant à diminuer les gaz à effet de serre émis par les voitures à l’arrêt ». La 5G permettra aussi une accélération des avancées dans des secteurs stratégiques comme l’intelligence artificielle grâce à des algorithmes plus puissants. « Prenons l’exemple d’une voiture connectée, illustre Paul Fortier, professeur au Département de génie électrique et de génie informatique de l’Université Laval. Le système détecte et identifie un problème sur la route. L’information est envoyée dans le nuage. Le traitement en intelligence artificielle est d’abord local, dans l’edge computing (informatique en périphérie, près de la source), mais la 5G permet de centraliser l’information et de la redistribuer à tous les véhicules connectés. »
Savoir et inclusion 4.0
La 5G promet aussi d’être un puissant levier pour l’éducation, car elle va accélérer le développement d’autres technologies et ouvrir de nouvelles voies d’apprentissage. Pierre Boucher souligne l’apport de la 5G pour l’apprentissage à distance (classes virtuelles, vidéos en ligne), notamment dans le domaine du génie, grâce à « la réalité augmentée ou la réalité virtuelle ». Il ajoute que l’aspect social est également très important, car « la couverture de la 5G offrira des possibilités [de formation] aux personnes habitant en milieu rural ou dans des zones très reculées », favorisant ainsi l’égalité des chances.
On le voit bien, la 5G promet beaucoup. Que dire alors de la 6G, déjà en préparation ? Avec une intelligence artificielle déjà intégrée dans le standard et des algorithmes plus puissants, le champ des possibilités sera encore plus grand.
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