Industrie 4.0 : comment gérer les changements avec son équipe?

«Industrie 4.0», «usine intelligente» ou «industrie du futur» sont autant de termes qui font référence à ce que l’on qualifie de 4 révolution industrielle. Cette nouvelle ère décrit le monde connecté de demain, grâce à internet et aux nouvelles technologies novatrices, où machines, produits, systèmes et humains communiquent entre eux en temps réel. Cette transformation numérique en cours qui met en relief de nouveaux processus industriels tels que l’automatisation intelligente s’accompagne de questionnements et d’enjeux conséquents pour l’avenir des entreprises. L’économie numérique constitue alors de grands défis à relever pour de nombreuses organisations et gestionnaires, confrontés au changement et à l’ultra-connectivité des données et des objets.

Industrie 4.0 à entreprise 4.0 : un défi de gestion des changements

La transformation numérique est un projet d’envergure pour un grand nombre de PME, aussi bien dans le monde qu’au Québec. Voilà pourquoi le CEFRIO – un centre qui facilite la recherche et l’innovation dans les organisations – agit comme un organisme de recherche et d’innovation dans le but d’accompagner et de promouvoir la société numérique. Membre de QuébecInnove et mandaté par le gouvernement du Québec, elle a donc encadré en phase de pilotage plusieurs dizaines de PME dans leur appropriation des outils et des usages numériques, en vue d’un déploiement plus large.

Les PME manufacturières représentent un pôle d’expérimentation significatif sur le territoire, et leur capacité à s’adapter à cette «révolution» qu’est l’industrie 4.0 conditionne en partie la bien-portance de l’économie locale dans les années à venir. L’entreprise d’aujourd’hui cherche à optimiser l’ensemble de ses activités et à augmenter l’efficience de ses processus via leur standardisation et leur automatisation d’une part, et l’amélioration continue d’autre part. Cette quête d’efficacité repose sur l’implémentation de nouvelles technologies, couplée à une réduction des coûts. Devant la quantité massive de données recueillies – relatives à la production, la logistique, la commercialisation, la relation client, etc. – les PME manufacturières doivent intégrer en interne de l’agilité et générer de la valeur ajoutée dans leurs modèles décisionnels.

Selon une enquête menée par le CEFRIO auprès de 500 chefs d’entreprise manufacturière: «près des deux tiers des dirigeants (61 %) ont de l’intérêt actuellement pour la robotisation, 48 %, pour l’Internet des objets (IdO) et 43 %, pour l’infonuagique (cloud computing). Toutefois, seulement 22 % s’intéressent aux données massives (big data)».

Les principaux leviers technologiques de l’industrie 4.0

Pour atteindre leurs objectifs dans le monde 4.0 de la révolution industrielle, les entreprises doivent donc miser sur différents leviers inspirés des groupes technologiques définis par le Boston Consulting Group –un cabinet international de conseil en stratégie– en 2015. Ces leviers technologiques peuvent être considérés individuellement ou par combinaison, et constituent un ensemble de ressources à mettre en œuvre au sein des entreprises:

  • Systèmes cyberphysiques
  • Cybersécurité
  • Robots, machines autonomes
  • Communication inter-machine (M2M)
  • Simulation
  • Réalité augmentée
  • Internet des objets (IdO)
  • Infonuagique (Cloud)
  • Intelligence artificielle
  • Données massives (Big Data)

Technologie numérique et connectivité sont le terreau de l’industrie 4.0, et chaque entreprise doit redéfinir son positionnement stratégique face à ces nouvelles opportunités. De tels déploiements technologiques supposent des investissements humains et financiers importants (de 7 % à 9 % du chiffre d’affaires en moyenne), ainsi que le recours à des expertises variées qui vraisemblablement, seront réparties entre ressources internes et collaborateurs externes. Dans tous les cas, cette évolution vers le 4.0 est l’occasion pour les entreprises de réinventer et/ou optimiser leurs modèles d’affaires, tout comme leurs pratiques du management et de la gestion de projets.

Le changement 4.0 entre compétences et culture d’entreprise

L'industrie 4.0 requiert des compétences précises et distinctes dont la gestion des données, l’interaction homme-machine, le développement de logiciels et l’analyse/sécurité des données pour ne citer qu’elles. Ainsi, un des enjeux majeurs en entreprise se révèle être la formation des employés et le recrutement de nouveaux talents. Au Québec par exemple, dans une grande partie des organisations, les compétences requises pour relever le défi de l’industrie 4.0 ne sont pas suffisamment présentes.

D’où l’importance de fédérer une dynamique collective autour d’un «leadership numérique» qui va bien au-delà du simple investissement financier- une posture que tout dirigeant ou gestionnaire se doit d’adopter dans son environnement. Cette démarche nécessite la création d’une équipe «projet» familière avec les méthodes agiles, où les gestionnaires assurent entre autres des tâches de planification, d’expérimentation, d’optimisation et d’évaluation. Mais aussi, il convient :

  • d’initier et de démocratiser les usages numériques dans l’entreprise
  • de définir les objectifs et le choix des technologies
  • de promouvoir et d’accompagner la transformation
  • de repérer les forces et les faiblesses en interne et d’apporter des solutions d’amélioration (partenariat, formation, etc.)
  • de trier et de véhiculer la bonne information auprès de ses équipes et de la direction

Enfin, les compétences numériques revêtent un caractère technique, analytique et collaboratif, et leur consolidation au sein de l’entreprise est un facteur essentiel pour assurer une transition vers le 4.0, dont la réussite dépend de la mobilisation et de la collaboration des employés. 

 

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