Témoignages de la communauté du génie en temps de pandémie

Présenté par:
Logo sponsor

La pandémie causée par le COVID-19 bouscule résolument nos vies et la communauté du génie. Les directives de distanciation sociale émises par le gouvernement auront prochainement, nous l’espérons tous, un effet pour freiner la propagation du virus.

Présentement, cela a un impact concret sur toute l’échelle de valeur de notre secteur d’activité. Comment les membres de notre communauté vivent-ils cette situation? Comment cela les impacte-t-ils dans leurs responsabilités et comment s'adaptent-ils? Genium360 a mené l'enquête.

L’obligation de s’adapter?

« Il y a 15 jours, on se disait; des pandémies il y en a plein, mais ça ne nous touche jamais. » Mais celle-ci, le niveau de contagion est décuplé et elle touche les voies respiratoires. Quand on lit entre les lignes les recommandations du gouvernement, on comprend : fais donc rien! Et il a raison. « Ne va pas au party » s’adresse aux jeunes car on s’est rendu compte qu’en Italie, c’était eux l'un des plus gros vecteur de contagion. » témoigne Jean-François Thibault, ing. jr, M. Sc., coordonnateur en développement des affaires Transport et Distribution (T&D), Énergie chez WSP.

« Il va y avoir une période d’adaptation, surtout pour mes collègues qui ont des enfants. Les écoles vont rester fermées pour une plus longue période que les bureaux. Je vais être l’une des premières à retourner au bureau, mais dans l’immédiat, l’éventualité de rester à faire du télétravail sur plus qu’un mois… ça va être un défi intéressant. » déclare Eugénie Bergeron, CPI en équipements de mécanique lourde chez AECOM.

De nouveaux modes de travail?

« Nous sommes tous au télétravail, enfin tous ceux qui le peuvent. Les projets avancent tout de même. C’est juste bizarre de faire du télétravail sur une durée si prolongée. » précise Eugénie Bergeron

« C’est difficile d’arrêter de voir ses collègues du jour au lendemain. » explique quant à lui, Manuel Klaassen, consultant en implantation oracle chez IBM. « Ça fait 2 jours que je suis en télétravail. Pour certains clients, il faut absolument être sur les lieux. Puisque mon client est universitaire, celui-ci ne veut pas que nous soyons sur place. À court terme, je vais beaucoup me concentrer sur la formation pour qu’ensuite, je puisse travailler pour le client. Le télétravail vient ralentir ce processus, retarder le moment où je vais pouvoir travailler sur des projets. » termine-t-il.

Un impact sur les responsabilités?

« J’ai les mêmes responsabilités qu’avant puisque les projets sont toujours en cours, précise Eugénie Bergeron. Il faut répondre aux attentes des clients. Puisque nous sommes très bien équipés pour le télétravail, les échéances restent les mêmes. C’est un climat de compréhension qui règne et les TIC sont là pour nous aider. »

Ce n’est pas la même chose pour Manuel Klaassen : « J’avais quelques responsabilités face à mon client, mais puisque je suis encore en formation, celles-ci ont été redistribuées à des employés plus expérimentés. Puisqu’on ne peut plus suivre les collègues dans le quotidien pour apprendre, il faut avoir des séances de partage d'écran où il m'explique ce qu’il fait. »

Et votre avis dans tout ça?

« Les gens interprètent mal les mesures mises en place par le gouvernement. Ils vont paniquer alors que les mesures mises en place sont juste pour limiter la contagion. On se fait des dîners virtuels en téléconférence, vous devriez essayer. » poursuit enfin Manuel Klaassen.

Pour Eugénie Bergeron, la crise semble exagérée face à d’autres maladies infectieuses comme la grippe saisonnière (influenza) ou encore le VIH. « C’est bien qu’il y ait des agissements, mais c’est étonnant que ce soit la première fois et que pour une crise comme celle des changements climatiques, on n’ait jamais fait ça. »

Jean-François Thibault nous partage : « Ce que je trouve désolant c’est que les entreprises non essentielles ne ferment pas. On dirait qu’elles attendent toutes que ce soit leurs concurrents qui ferment en premier. Mais comme Olivier Primeau que j’entendais hier, je ne comprends pas pourquoi le concessionnaire de chars ne ferme pas. Personne ne va mourir parce qu’il n’a pas acheté sa Volvo. En revanche, les gens qui vont au travail pour gagner leur vie, ils la mettent en danger là. »

Repenser nos priorités?

« Il ne faut pas banaliser la situation et en même temps, ne pas paniquer. Si on peut faire œuvre utile en travaillant de la maison et en restant chez soi, j’ai pour ma part choisi mon camp. » déclare enfin Jean-François Thibault.

C'est certain, nous allons tous devoir nous ajuster face à cette situation. Le temps de repenser nos priorités de vie? Un certain philosophe a écrit : « Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre* ». Nous avons là l’occasion de lui prouver le contraire.

 

*Blaise Pascal

 

Photo par Cody Doherty via Unsplash.

 

Revenir au dossier [COVID-19] Relever ensemble les défis de notre temps

Abonnez-vous à nos infolettres pour ne rien manquer