Sols contaminés : caractériser pour réhabiliter

La décontamination des sols est dans l'actualité avec la nouvelle Politique de protection des sols et de réhabilitation des terrains contaminés du gouvernement du Québec. Membre de l'équipe multidisciplinaire d'Environnement LCL, l'ingénieur géologue David Duguay réalise des études environnementales principalement en Montérégie qui orientent la réhabilitation de sites contaminés.

Pourquoi faire appel à un spécialiste des sols comme vous?

Généralement pour s'informer de l'état environnemental d'un terrain avant de faire une transaction immobilière ou commerciale. Une contamination du sol peut avoir des conséquences sur la santé et s'étendre au voisinage, mais aussi elle déprécie la valeur d'une propriété. Une étude prouvant l'absence de contaminants sur le terrain conditionne souvent l'obtention d'un prêt pour des activités commerciales ou industrielles. L'étude environnementale peut être exigée par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

C'est le cas pour certains types d'activités à risque de pollution comme les stations-service qui cessent leur exploitation. Plus rarement, c'est une demande de propriétaires résidentiels qui souhaitent par exemple vérifier l'absence de contamination ou de fuites d'un réservoir d'huile. À l'avenir, ils pourraient cependant être plus nombreux à recourir à une évaluation ou à une caractérisation du sol en raison de l'aide financière du gouvernement provincial pour les propriétés contaminées. C'est le programme ClimatSol-Plus, qui s'adresse aussi aux municipalités et aux entreprises privées.

En quoi consiste une étude environnementale?

En fait, l'étude environnementale des sols comprend trois phases.

  • La phase 1 consiste à évaluer les risques potentiels sur une propriété à partir des sources d'information disponibles (ministère, municipalités, distributeur de gaz, assurances, etc.). On cherche à déterminer si les modes de chauffage utilisés, la présence de réservoirs et les activités menées au fil du temps ont constitué un risque de contamination des sols ou des eaux souterraines.
  • La phase 2 est celle de la caractérisation environnementale. Elle est préliminaire et établit s'il y a ou non contamination. On prélève des échantillons à l’aide de tranchées d’exploration ou de forages, à des profondeurs variant généralement de 8 à 20 pieds. La présence de produits pétroliers se détecte immédiatement à l'odeur de la terre extraite, mais on envoie les échantillons au laboratoire pour les analyser selon les critères fixés par le Ministère. Le rapport de la phase 2 doit être validé par le Ministère pour les activités assujetties à la Loi sur la qualité de l'environnement.
  • La phase 3 est la caractérisation exhaustive de la zone contaminée et de son étendue.

Les hydrocarbures sont donc les principaux contaminants dans la région?

Les métaux contaminent aussi les sols, mais oui, la contamination dans les environs de Granby pour laquelle je suis appelé à intervenir résulte le plus souvent des hydrocarbures. Cela peut être des réservoirs de mazout enfouis par manque d'espace puis oubliés là, des bidons d'huile disséminés sur un terrain industriel, ou encore de l'huile hydraulique s'écoulant de vérins dans un garage. À présent, il existe de nouvelles technologies pour récupérer ces huiles, mais dans certains vieux ateliers mécaniques directement connectés au système d'épuration des eaux usées, la contamination peut s'étendre autour du champ d'épuration.

Que faire une fois l'étude réalisée?

Heureusement, les sols peuvent être réhabilités! L'étude environnementale donne des solutions pour réhabiliter les terrains contaminés et en estime le coût. On envoie les sols excavés dans un centre de traitement où ils peuvent être valorisés par exemple pour servir de remblai.  

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