Retour sur la conférence « Intelligence artificielle : rôle et impact sur les métiers du génie »

À l’occasion de l’Assemblée générale extraordinaire et l’Assemblée générale annuelle des membres 2017 qui se sont tenues le 30 novembre dernier, Genium360 a reçu des invités de renom. Ces derniers se sont prononcés sur le rôle et l’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les métiers du génie. Quatre intervenants ont exploré différentes thématiques­ de ce sujet, suivi d’une discussion et des échanges. 

Caroline Pernelle IVADO

Quelle est la valeur des technologies numériques?

Mme Caroline Pernelle, directrice des partenariats chez IVADO, a débuté la conférence en introduisant le sujet avec une définition sur l’intelligence artificielle. Il s’agit selon elle des techniques de réflexion et d’apprentissage telles que machine learning et le deep learning, dans le but de programmer des tâches sans intervention humaine. « Nous ne cherchons pas à remplacer l’être humain, mais à remplacer des tâches », rassure Madame Pernelle. Il n’en demeure pas moins que nous sommes actuellement dans une transition vers un monde de numérisation.

L’intelligence artificielle s’invite dans tous les domaines, de près ou de loin. Plusieurs entreprises sont déjà dans la course vers l’IA. Mme Caroline Pernelle remarque même un développement dans une industrie aussi traditionnelle que les pâtes et papier, où un bon nombre des tâches dans les usines sont automatisées. Madame Pernelle a également cité l’exemple de la populaire série « Game of Thrones » où le dernier chapitre de l’histoire a été écrit par une machine intelligente.

Steven Chamberland Polytechnique

R&D en intelligence artificielle : quel impact sur la formation et le métier de l'ingénieur?

M. Steven Chamberland, directeur des affaires académiques et de la vie étudiante à Polytechnique Montréal, a su introduire avec brio les enjeux des métiers de génie de demain. D’emblée, Monsieur Chamberland précise que 47% des emplois ont un haut potentiel d’être automatisé et que 16% des tâches seront totalement automatisées dans les prochaines années. « Les recherches font varier les chiffres » contre-balance-t-il. Dans ce contexte, il est d’avis que le métier d’ingénieur change et va continuer à changer. C’est pourquoi la formation doit s’adapter. Les nouvelles stratégies pédagogiques engloberont les stages, l’engagement social, les projets multidisciplinaires, et plus encore.

Les compétences recherchées par les employeurs seront quant à elles transdisciplinaires. Selon Monsieur Chamberland, les ingénieurs de demain devront continuer de se former, d’être créatifs, de démontrer un côté entrepreneurial, d’avoir une pensée globale, de développer des compétences en gestion, etc.

Dominique Gauthier Roland Berger

L’intelligence artificielle : entre peur et réalité

C’est M. Dominique Gautier, partenaire sénior chez Roland Berger, qui a clôturé les présentations individuelles. Monsieur Gauthier rappelle que l’IA n’est pas notre futur, elle est déjà là. L’intelligence artificielle ne se développe pas à la même vitesse partout, nuance-t-il. Chose certaine, les grandes entreprises telles Microsoft et Apple ont déjà au cœur de leur stratégie d’entreprise l’intelligence artificielle.

L’émergence de l’IA bouleverse les écosystèmes et les chaînes de valeur existantes. Monsieur Gauthier soutient que les entreprises doivent avoir une démarche proactive afin de s’adapter pour le mieux aux changements technologiques. Selon lui, l’intelligence artificielle est à la fois une opportunité et une menace. C’est pourquoi il suggère de ne pas attendre pour voir s’opérer les changements, mais d’y prendre part brillamment.

Intelligence Artificielle Panel

Entreprise et intelligence artificielle : quel sera le nouveau rôle de l’ingénieur?

Les présentations étaient suivies d'une discussion animée par Jean Michel Vanasse, animateur et chroniqueur à ICI Radio-Canada, à laquelle participaient Mme Caroline Pernelle, directrice des partenariats chez IVADO , M. Dominique Gautier, partenaire sénior chez Roland Berger, M. Jeremy Barnes, chef de l’architecture chez Element AI et Mme Marie-Josée Hébert, vice-rectrice à la recherche, à la découverte, à la création et à l'innovation à l’Université de Montréal.

C’est principalement l’enjeu éthique de l’intelligence artificielle qui a mené les discussions. Les décisions morales prises par les machines intelligentes devront être minutieusement réfléchies avant d’être programmées. Les réponses à ces questions deviennent un débat de société en soi.

Quels sont les emplois menacés? À cette question, les intervenants s’entendent pour conclure que tous seront perturbés, à différents niveaux. Ce sont principalement les tâches qui vont changer. Les emplois qui nécessitent de faire preuve de créativité ou de démontrer de l’empathie seront sensiblement moins menacés.

 

 

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