Rencontre avec Marc Lorfils Milord, lauréat d’une bourse de Vinci 2022

« Quand j’ai commencé mes études à Polytechnique Montréal, je me suis promis de vivre les quatre meilleures années de ma vie et je savais que ça ne se résumait pas qu’à de bonnes notes. Je devais m’impliquer. » Marc Lorfils Milord, diplômé en génie industriel, en est convaincu : les ingénieurs et ingénieures ont beaucoup à apporter à la société et devraient s’investir davantage dans des causes sociales, entrepreneuriales et humanitaires. Entretien avec l’un des sept récipiendaires des bourses de Vinci 2022

Chaque année, les bourses du Profil de Vinci sont décernées aux finissantes et finissants ayant été les plus méritants, ayant démontré un intérêt marqué pour l’art, le sport, l’engagement social ou encore l’entrepreneuriat et ayant mené à bien des réalisations dans ces domaines. 

Pour Marc Lorfils Milord, cette bourse, reçue le 24 mars dernier, est une belle marque de reconnaissance pour son engagement dans divers comités tout au long de sa formation. Il a fait partie du comité d’aéronautique et de pilotage PolyAir pour ensuite devenir ambassadeur de Polytechnique au sein d’Aéro Montréal et chef de délégation pour la simulation de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Il s’est également joint au comité des étudiants en génie industriel, à Polydébat et à la Mission Poly-Monde 2021.

Qu’est-ce qui pousse le jeune ingénieur à s’engager de la sorte? Il évoque deux raisons. La première : à son arrivée au Québec, en 2016, il ne connaissait personne. Le meilleur moyen à ses yeux de se faire des amis et de meubler son temps était de faire partie de comités et de faire du bénévolat. La deuxième? « Il n’y a pas que les cours qui sont formateurs pendant les études, explique-t-il. Il y a des compétences clés qu’on acquiert très rapidement en s’impliquant, comme la gestion d’équipe, le leadership, la résolution de conflits. » 
 

Trouver sa vocation

Marc Lorfils Milord a quitté Haïti en 2016 pour amorcer une année de scolarité préparatoire à l’Université de Montréal en vue d’entrer à Polytechnique Montréal. Il a alors intégré l’organisme Amnistie internationale, en plus de devenir le président de l’Association des étudiants haïtiens de l’Université de Montréal. Ne sachant pas précisément vers quelle spécialité de génie se tourner, il a pris rendez-vous avec une conseillère en orientation. 

« Quand elle m’a parlé du génie industriel et des débouchés possibles, il y a eu un déclic. C’était exactement ce que je recherchais : une voie qui me permettrait de combiner mon intérêt pour les sciences et les relations humaines. » Il était tellement convaincu d’avoir trouvé sa voie qu’il n’a d’ailleurs indiqué qu’un choix de profil sur sa demande d’admission. 

Il voit la pratique du génie industriel comme celle d’une personne chef d’orchestre en lien avec toutes les équipes. Il aime particulièrement le fait de pouvoir travailler dans n’importe quel type d’industrie. « C’est très motivant. C’est une branche du génie avec un très large éventail d’applications, où l’on travaille en collaboration et où l’on est considéré comme des agents du changement. »  
 

Redonner et s’engager

Diplômé depuis décembre 2021, il est toujours à l’embauche de l’institution financière dans laquelle il a fait son dernier stage. En septembre, il fera son entrée à titre de consultant en technologie chez EY, où il accompagnera des entreprises dans leur transformation numérique.

« Je regarde actuellement comment concilier implication et vie professionnelle, poursuit Marc Lorsfils Milord. Le Québec m’a beaucoup donné, et je veux contribuer au développement de la société québécoise. »

Dans son avenir, il voit du mentorat auprès des jeunes et des minorités visibles, de l’entrepreneuriat social et… peut-être même un saut en politique.

 

 

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