Main-d’œuvre : des avantages qui sortent du lot

La pandémie a profondément transformé le monde de l’emploi et la pénurie de main-d’œuvre ne fait qu’ajouter de la pression sur les entreprises qui font des pieds et des mains pour attirer et conserver des ressources qualifiées. Aux grands maux, les grands moyens : certaines organisations n’hésitent pas à offrir des avantages très généreux, voire inusités.
 

Les tracances

Contraction de travail et vacances, l’intérêt pour le télétravail fait à partir du chalet ou de l’étranger gagne en popularité. Nombreux sont les travailleurs et travailleuses qui ont fui la ville pour la campagne pendant les premiers mois de la pandémie. Les employés et employées et les gestionnaires ont réalisé qu’il était possible d’être efficace de n’importe où. 

Des entreprises ont pris les devants et incluent maintenant une combinaison de travail et de lieux de villégiature à leur personnel. Médiaclip, une entreprise de logiciel de traitement de photos, a fait l’acquisition d’un chalet à Saint-Gérard-des-Laurentides à Shawinigan. L’endroit est accessible à tout le personnel que ce soit pour du télétravail ou des fins de semaine en famille. 

La firme KMPG a mis sur pied le programme KPMG Nomade qui permet à tous ceux et celles qui occupent un emploi à temps plein de travailler jusqu’à un mois à l’extérieur du pays (dans des destinations précises), ou huit semaines ailleurs au Canada.   

Petit bémol : les lois encadrant le travail ne prennent pas en compte cette nouvelle tendance. Il en va de même pour les assurances ou la cybersécurité. Une bonne planification est de mise avant de se lancer.
 

La flexibilité totale… ou presque

Les jeunes parents, les personnes préretraitées et celles qui aiment voyager : tous et toutes rêvaient d’une plus grande ouverture sur le plan de l’aménagement du temps de travail, et ce, depuis des années. Le contexte actuel fait en sorte que les demandes sont accueillies avec plus d’ouverture. 

Tootelo, une PME de services-conseils en informatique à Boucherville, a fait de la flexibilité son cheval de bataille dans la lutte au recrutement et à la rétention : huit semaines de vacances à l’embauche, télétravail illimité. La flexibilité va même jusqu’à la rémunération : cette dernière varie selon les avantages sociaux choisis. 

La semaine de quatre jours gagne aussi en popularité. Chez Madessa, une agence spécialisée en placement et en recrutement, le personnel administratif travaille maintenant 32 heures par semaine, en mode hybride, mais conserve sa rémunération basée sur une semaine de 40 heures. 
 

La santé à cœur

La santé physique et mentale a été au cœur des préoccupations depuis les deux dernières années. Il n’est donc pas étonnant que bon nombre d’organisations décident d’investir davantage sur le bien-être de leurs employés et employées. 

La télémédecine et les cliniques virtuelles sont maintenant incluses dans certains régimes d’assurance collective. Le fabricant d’articles de cuisson COOKINA offre une assurance médicale privée et des bilans de santé à tout son personnel et à leur famille.

Du côté de la santé mentale, on n’aura jamais autant parlé d’empathie et de droit à la déconnexion. On encourage les gestionnaires à parler de santé mentale avec leurs équipes et à leur rappeler les diverses ressources qui leur sont offertes. 

Avec une pénurie de main-d’œuvre qualifiée d’aigüe par le ministre de l’Emploi, Jean Boulet qui anticipe que 1,4 million de postes vacants seront à combler d’ici 2030, les entreprises devront continuer de faire preuve de créativité en matière d’embauche pendant encore quelques années.

Photo de Tatiana Syrikova via Pexels.

 

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