Le sommeil en 5 questions

Le sommeil joue un rôle fondamental sur notre santé physique et mentale, et donc sur notre qualité de vie à long terme. Bien au-delà de la simple période de repos, il est essentiel pour la régénération cellulaire, la mémoire, et plus encore. Parce que le sommeil nous concerne toutes et tous, le voici abordé en cinq questions essentielles.

1. Comment se déroule une nuit de sommeil?

Une nuit de sommeil se divise par stades ainsi que par cycles. ll y a quatre stades de sommeil en tout. Le stade 1 désigne le moment de l’endormissement et ne dure que quelques secondes ou minutes. Le sommeil y est très léger. Le stade 2 représente encore un sommeil léger, mais qui tend à être un peu plus profond, et qui peut être vécu parfois par de la rêvasserie. Il s’agit d’un stade important pour la récupération énergétique ainsi que la consolidation de la mémoire. Au stade 3, on entre en sommeil profond, et il devient difficile de réveiller la personne qui dort. Le quatrième et dernier stade est le sommeil paradoxal. On le désigne en anglais comme le « REM sleep », soit le « rapid eye movement sleep ». Chez le dormeur, on verra les yeux bouger sous les paupières, signe d’une activité onirique intense. C’est aussi dans ce stade que l’on fera des rêves que l’on qualifiera de vivides et même de « bizarres ». La survenue de sommeil paradoxal met fin au premier cycle de sommeil, qui aura duré entre 80 et 120 minutes chez l’adulte. Des éveils peuvent survenir à la fin d’un cycle de sommeil, ce qui est tout à fait normal chez un dormeur. Un autre cycle de sommeil démarre, et ainsi de suite jusqu’à la fin de la nuit.

2. Combien d’heures devrions-nous dormir chaque nuit?

Le fameux chiffre magique de 8 heures de sommeil que l’on entend souvent provient d’études populationnelles ayant conclu qu’une nuit entre 7 et 9 heures convenait en moyenne aux gens en bonne santé. Ce qui est le plus important, c’est de trouver son chiffre à soi, puisque le sommeil est un besoin individuel. Les recherches récentes indiquent que la régularité de nos heures de coucher et de lever serait la clé d’une bonne santé, autant, sinon plus que le nombre d’heures dormies.

3. Que faire en cas d’insomnie?

Il ne faut pas rester au lit quand on ne s’endort pas. Cette habitude, surtout si on est sujet à l’insomnie, contribue à la maintenir dans le temps. Après 20 minutes passées éveillé, on se lève du lit en allant dans une autre pièce, ce qui évitera de créer une association cognitive entre l’état d’éveil et le lit. On se consacrera alors à la pratique d’une activité relaxante, voire ennuyeuse, dépourvue de gain secondaire (on ne fait pas ses impôts!). L’idée est de ne pas récompenser le cerveau d’être réveillé la nuit.

4. Lles applications et montres connectées pour suivre son sommeil sont-elles vraiment utiles?

Il faut être prudent lors de nos interprétations puisque ce genre d’applications n’offrent pas de mesures précises. Elles se basent principalement sur les mouvements du corps et la fréquence cardiaque. Seules des électrodes collées sur le corps (comme dans le contexte d’une polysomnographie) permettent d’obtenir des données fiables sur les stades de sommeil. Ces applications offrent donc des données approximatives qui pourraient miner notre confiance quant à notre sommeil et à notre impression subjective d’avoir bien dormi.

5. L'avenir appartient-il vraiment à ceux qui se lèvent tôt?

Il s’agit probablement d’un dicton popularisé par les plus lève-tôt d’entre nous, mais qui n’est pas nécessairement vrai! On est plus couche-tard et lève-tard, ou plutôt couche-tôt et lève-tôt? Ou bien entre les deux? C’est ce qu’on appelle un chronotype, déterminé en partie génétiquement. Il est important d’être en phase, autant que possible, avec son chronotype.

Propos recueillis auprès de Véronique Latreille, Ph. D., neuropsychologue

[Extrait d’un article paru dans le Magazine Strøm printemps-été 2025]

 

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