Génie et Région : s’expatrier pour travailler en région

Choisir de travailler en région, c’est miser sur la qualité de vie. Mais encore faut-il trouver un emploi à sa hauteur. Genium360 s’est entretenu avec deux ingénieurs établis au Lac-Saint-Jean pour en savoir plus sur leur parcours et leurs aspirations. 

Travailler en région en génie forestier

En choisissant d’étudier en génie forestier, Ludovic Béland savait déjà qu’il aurait plus de facilité à travailler en région. Après avoir terminé ses études en 2003, le natif de la Rive-Sud de Québec lorgnait les emplois en Gaspésie et en Abitibi, mais c’est finalement au Lac-Saint-Jean, une région qu’il ne connaissait pas, qu’il a déniché du boulot. 

Embauché par la Société de gestion environnementale pour inventorier les infrastructures et les sentiers existants pour la création d’un parc régional, il s’établit d’abord à Dolbeau-Mistassini. Après ce premier contrat, il décroche un mandat pour répertorier les arbres remarquables du secteur, avant d’être embauché par l’Agence de gestion intégrée des ressources (AGIR), un organisme sans but lucratif.

« C’était vraiment intéressant de travailler sur des projets multidisciplinaires en gestion intégrée des ressources avec les acteurs du milieu, soutient l’ingénieur forestier. C’était stimulant de voir que notre travail générait des revenus dans les communautés forestières. »

travailler en région

Travailler en région lui a permis de découvrir les trésors cachés du Lac-Saint-Jean. « On a accès à un immense lac qui est un énorme terrain de jeu, dit-il. On est collé sur les terres publiques ce qui donne plus facilement accès à la forêt, sans compter qu’il y a beaucoup de belles rivières pour faire du canot-camping », ajoute l’amateur de plein air qui pratique également le vélo de montagne et la chasse. 

L’accès à la propriété est aussi beaucoup plus abordable et Ludovic en a profité pour mettre la main sur une petite maison bordée par la plage sur les rives du Lac-Saint-Jean en 2009. 

Fort de son bagage de 11 ans de pratique en génie forestier, il a pris un virage vers l’enseignement pour transmettre sa passion aux étudiants en technique du milieu naturel au Cégep de Saint-Félicien. Bien implanté dans son milieu, Ludovic ne troquerait pas sa qualité de vie pour rien au monde. 

Être ingénieur informatique et travailler en région

Même son de cloche pour Jérôme Saint-Pierre, un ingénieur informatique natif de Saint-Prime, qui ne croyait pas pouvoir trouver un emploi dans son domaine en région. 

Travailler en région

Après ses études, il a donc déniché un emploi pour CAE, une entreprise de simulation et de modélisation aéronautique, sur des contrats pour la défense nationale. « Ça sonne cool, mais c’était vraiment plate, parce qu’ils utilisaient de vieux logiciels et il y avait beaucoup trop de restriction », dit-il. 

C’est alors qu’est survenue une opportunité qu’il n’avait pas vu venir. Alors que son père est tombé malade, son frère, qui a étudié en génie logiciel, a décidé de reprendre l’entreprise familiale de revente de pièces de machineries forestières. Jérôme a décidé de revenir s’établir à Saint-Prime pour relancer l’entreprise sur de nouvelles bases et travailler en région. 

« Je ne connaissais pas grand-chose en foresterie, mais comme il n’y avait pas de logiciel d’inventaire ou de gestion, je me suis dit qu’on pourrait développer quelque chose d’intéressant », souligne ce dernier. Leur plan : mettre sur pied de nouveaux logiciels d’inventaire et de gestion pour cibler la clientèle internationale. 

Et la formule fonctionne à merveille ! « On a sextuplé le chiffre d’affaires et le nombre d’employés est passé de 2 à 18 », souligne Jérôme en notant qu’il gère des opérations de plus de 5 millions de dollars par année. « On ne s’attendait pas à une croissance aussi rapide », ajoute l’entrepreneur qui réalise 40 % de ses ventes hors Canada.

« Revenir en région est le meilleur move que j’ai fait, ajoute l’ingénieur informatique. J’ai un bon salaire et je peux en profiter pour faire du vélo de montagne, du skidoo et du ski alpin. C’est le meilleur des deux mondes », conclut l’homme qui ne cesse d’améliorer ses logiciels pour améliorer son avantage concurrentiel. 

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