Le génie en région : zoom sur les outils de gestion de projet en ligne!
La majorité des professionnels en génie au Québec œuvrent à Montréal, à Laval, en Montérégie ou dans la Capitale-Nationale, selon l’Enquête sur la rémunération 2018. Reste que pas moins d’un tiers des répondants ont dit exercer leur métier hors de ces grands centres. Travailler en région comporte évidemment des défis, mais l’expérience est souvent extrêmement positive, tant sur le plan de la qualité de vie que du salaire. Et grâce à l’explosion des technologies numériques, plusieurs tâches sont désormais beaucoup plus faciles à accomplir à distance, à commencer par la gestion de projet.
Les outils de gestion de projet d’hier à aujourd’hui
Carl M. Gilbert, ingénieur et directeur des programmes de formation en gestion de projet chez Technologia, se souvient de ses années passées à la Baie-James, à sa sortie de Polytechnique au début des années 90. « J’avais une version de MS Project installée sur mon ordi 286. J’étais le kingpin du chantier. Il n’y a que moi qui savait ce qui se passait! », raconte-t-il en riant.
À l’époque, non seulement les logiciels de gestion de projet se comptaient sur les doigts d’une main, mais ils fonctionnaient en mode autonome : sur le poste d’une personne. « Chacun créait son projet dans son coin, puis le gérait à sa façon », explique l’expert. La situation a complètement changé. Aujourd’hui, toutes les solutions logicielles sont conçues pour être utilisées de manière collaborative. Et deux familles d’outils cohabitent désormais.
D’un côté, il y a les systèmes adaptés à la gestion de projet de type traditionnel. Ils sont encore le choix de prédilection des grandes organisations. Leur implantation et leur déploiement exigent souvent d’importants investissements en infrastructures (pour l’achat et le maintien de serveurs, notamment).
De l’autre, il y a les produits nés dans la mouvance de l’approche agile, particulièrement populaires auprès des petites et moyennes entreprises. « De plus en plus, ce sont des solutions hébergées chez le développeur lui-même », explique Carl M. Gilbert. Pour les utiliser, il suffit de les télécharger ou de s’y connecter en ligne. Ce qui en fait des options fort intéressantes pour le travail à distance.
Les outils de gestion de projets en ligne : lesquels choisir?
À la recherche des outils en ligne les plus populaires ? Carl M. Gilbert en mentionne quelques-uns : Jira, Basecamp, Trello, Wrike, Nutcache et Redmine. « Mais il y en a tellement d’autres », ajoute-t-il. La bonne nouvelle, c’est que la plupart « couvrent très bien » tous les aspects de la gestion d’un projet : opérations, finances, factures, ressources, documentation, etc.
En plus d’être complets, les outils de gestion de projet en ligne sont « tellement intuitifs qu’ils ne requièrent souvent pas de formation ». Et leur avantage déterminant, bien entendu, d’être utilisables de partout. « Ça prend juste une connexion Internet et un navigateur ! », note M. Gilbert. Assigner des tâches à ses collègues en direct du train entre Montréal et Ottawa ou visualiser un budget sur son téléphone du fin fond d’une forêt gaspésienne, voilà qui s’avère très pratique.
Côté tarifs, les logiciels de gestion de projets en ligne se démarquent également avantageusement. Un abonnement à Jira, par exemple, peut coûter aussi peu de 10 $/mois pour un groupe de 10 utilisateurs. Évidemment, le prix varie selon le nombre d’accès à acquérir. De plus, les fournisseurs offrent généralement une brochette de « forfaits » comprenant plus ou moins d’options et de fonctionnalités.
Devant l’abondance de produits, il peut être difficile de faire un choix. C’est pourquoi Carl M. Gilbert suggère de consulter des études comparatives comme celle-ci. « En 10 minutes, vous en trouverez facilement 25 autres en googlant “top project management solutions” », précise-t-il.
Mais ultimement, le formateur rappelle ceci : un logiciel n’est pas une fin en soi. « La gestion de projet ne consiste pas à peser sur un bouton! » Autrement dit, même le meilleur des outils de gestion de projet ne garantit pas un bon projet. « Ça prend de l’intelligence en arrière, une connaissance des bonnes pratiques et des réflexes aiguisés », relève le spécialiste. Lorsque tout ça est réuni, et qu’en plus s’ajoute un excellent outil, « tu peux presque faire de la magie », s’enthousiasme-t-il. Et ça, c’est vrai aussi bien à Montréal qu’en région éloignée.