Rénovations vertes, valeur accrue
Des rénovations écologiques augmentent-elles la valeur d’une maison qu’on veut revendre prochainement? Certainement! Mais les rénos vertes ne se valent pas toutes.
Laquelle ajoute le plus de valeur relativement à l’investissement? Repeinturer ou revernir les planchers. Surtout si on utilise des produits recyclés ou à faible taux de particules volatiles (ou composés organiques volatiles), révèle Alexandre Perron-Hudon, expert-conseil en rénovation et construction résidentielle à RénoAssistance.
Depuis toujours, rénover la cuisine ou la salle de bains représente le meilleur moyen de revaloriser une maison pour la revente… et habituellement de récupérer 100 % de l’investissement, surtout si on installe des comptoirs en stratifié au lieu du quartz ou de la pierre, qui ont une grande empreinte environnementale. « On peut aussi resurfacer ou changer les portes des cabinets, reprend Alexandre Perron-Hudon. Les cuisines des années 1960 et 1970 en bois ultradurable sont appréciées de nombre d’acheteurs. »
D’autant plus que les caissons en agglomérés représentent une bombe environnementale à retardement, à cause de l’urée formaldéhyde relâchée pendant cinq ans à l’intérieur de la maison, à moins qu’ils soient fabriqués avec des colles sans composés organiques volatils (COV), explique Emmanuel Cosgrove, cofondateur, directeur général et porte-parole d’Écohabitation.
Pour les salles de bain, on opte pour des robinets à faible consommation, pour diminuer la facture d’eau chaude, et une douche en céramique plutôt qu’en acrylique monocoque, reprend-il.
« Le calfeutrage des portes et fenêtres ne coûte que quelques dizaines de dollars, mobilise un samedi après-midi et rapporte davantage que leur remplacement, insiste-t-il. Calfeutrer les tours des fenêtres, les anciennes sorties de sécheuse ou les vieilles cheminées génère des économies annuelles de centaines de dollars. »
Beaucoup plus confortable
Les travaux moussant l’efficacité énergétique permettent de bénéficier d’importantes subventions, comme celles d’Hydro-Québec ou du programme Rénoclimat, qui amoindrissent le financement. « L’installation d’une thermopompe centrale avec accumulateur de chaleur remplace les vieux équipements à l’huile et offre un meilleur confort que le chauffage avec des plinthes », reprend Alexandre Perron-Hudon.
On peut ainsi générer jusqu’à 40 % d’économie. « Entre deux maisons identiques d’un même secteur, les gens vont opter pour celle ayant une thermopompe, même avec un prix de vente plus élevé », signale Simon Beauchemin, évaluateur agréé, qui suggère de faire appel à un architecte ou à un designer rompu aux rénos vertes.
L’isolation des combles permet aussi de boucher les trous du pare-vapeur. Appliquer un épandage d’un revêtement Thermo-Sheild sur les vitres ou les surfaces extérieures mousse l’efficacité énergétique et la durabilité.
Enlever la vermiculite, les moisissures, les fuites d’huile ou l’amiante, présents assez fréquemment dans les propriétés datant des années 1950, facilitera grandement la revente. Mais il faut faire appel à un entrepreneur spécialisé. Et la disposition des déchets doit aussi être faite dans les règles de l’art, précise Alexandre Perron-Hudon.
Si la toiture est en fin de vie, on la remplace par de la tôle au lieu du traditionnel bardeau d’asphalte, véritable fléau environnemental. La tôle coûte 40 % plus cher, mais elle durera plus d’un siècle. « Et autour de la maison, on peut remplacer le gazon par des couvre-sol et arbustes moins gourmands en eau que le gazon, tout en éliminant tondeuse à essence et agents chimiques, ajoute Emmanuel Cosgrove. Un paysagement attrayant est un puissant argument de vente, tout comme le remplacement de la porte d’entrée, qui augmente l’étanchéité et le look. »
Toutes ces rénovations, si elles sont inscrites à la fiche de vente, séduiront les acheteurs potentiels.
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