Problème électrique sur le réseau des îles, comment en tirer des leçons ?
Dans la nuit du 28 au 29 novembre 2018, les habitants des Îles-de-la-Madeleine font face à une panne majeure de communication. Deux câbles de télécommunication reliant l’archipel et le continent ont été sectionnés. Commence alors tout un branle-bas de combat…pour les équipes techniques d’Hydro-Québec.
Il faut savoir qu’une forte tempête sévissait dans le golfe Saint-Laurent. Une tempête qui n’a pas épargné le réseau électrique des îles. Pendant 48 heures, plus d’une soixantaine d’employés, dont des monteurs, des experts en logistique, en sécurité et en environnement ont été déployés vers les îles par voie aérienne et maritime. Une vingtaine de camions ont également débarqué aux îles afin de venir donner un coup de main à la flotte des six véhicules qui demeurent en permanence dans l’archipel. Un avion-cargo des Forces armées canadiennes s’est aussi posé aux îles avec sept génératrices de 60 à 200 kilowatts à bord.
En raison des vagues et des forts vents, qui ont atteint des pointes de 130 km/h, plus d’une trentaine de structures de transport et de distribution ont été endommagées. Des dizaines de poteaux électriques ont été abîmés par le vent et l’érosion. « En plus d’être privés de toute communication en dehors des îles, plus de 4600 clients, soit 60% de notre clientèle madelinote, étaient donc privés d’électricité », raconte Yan Hugues Boily, directeur du réseau de distribution, Montmorency-Matapédia chez Hydro-Québec.
« Au total, nous avions monopolisé 12 équipes pour rebrancher la clientèle. Nous avions même transporté une tour de communication temporaire que nous étions sur le point d’installer pour dépanner les Madelinots. Mais cela n’aura pas été nécessaire. Finalement, Télébec est parvenu à rétablir la communication à la fin de la journée du 29 novembre », explique Yan Hugues Boily.
Et le réseau électrique? Le déploiement majeur des équipes d’Hydro-Québec a permis de rétablir le courant pour près de 95% de la population en moins de 72 heures, indique M. Boily.
Un incident qui a servi de leçon
Cet incident majeur a permis de tirer des leçons notamment sur la solidité du réseau de distribution actuel. Compte tenu des changements climatiques, ces vagues et forts vents risquent de se reproduire dans les prochaines années. Comment mieux s’en protéger ? « Ces multiples bris provoqués par les vents et l’érosion des berges ont incité Hydro-Québec à former une équipe de réflexion interne, qui compte deux ingénieurs civils », souligne M. Boily. Cette équipe a pour mandat de trouver des solutions durables en matière de transport et de distribution d’énergie.
Des solutions que Yan Hugues Boily partage d’ailleurs au sein d’un nouveau comité, nommé Érosion, qui regroupe des représentants des municipalités des îles ainsi que des ministères du Transport et de l’Environnement. L’objectif de ce nouveau comité : revoir l’ensemble de la disposition du réseau électrique dans l’archipel pour mieux résister aux futures tempêtes.