Le génie du gin forestier

Déprimé à l’idée d’être coincé dans un bureau, Jean-Philippe Roussy a décidé de suivre ses instincts en lançant la Distillerie Marianna en janvier 2015. Parcours d’un ingénieur forestier devenu microdistilleur.

Autour d’un verre de gin, Jean-Philippe Roussy et Jonathan Couturier ont lancé l’idée folle de mettre sur pied une microdistillerie il y a un peu plus de trois ans. Après un voyage aux États-Unis pour témoigner du développement de cette industrie émergente au sud de la frontière, les deux jeunes entrepreneurs réalisent leur plan d’affaires tout en travaillant en forêt.

« J’aime la nature, le plein air et tout ce qui touche à la gestion des ressources naturelles, explique Jean-Philippe Roussy. Comme je suis un gars de terrain et d’action, j’ai décidé de foncer pour faire des choses que personne d’autre n’a faites. »

En 2015, les entrepreneurs décident de faire le grand saut pour créer la Distillerie Mariana, qui signifie « pin » en latin. Pour se différencier de la concurrence, ils décident de concocter un gin forestier : Canopée – une autre allusion à la forêt. « On distille l’alcool avec des aromates forestiers comme l’épinette noire et le cèdre, puis on le macère ensuite avec des bois de chêne et d’érable, pour lui donner un goût unique », explique Jean-Philippe, qui croit que la rigueur scientifique acquise lors de son parcours académique l’aide grandement dans son processus de création. « On apprend beaucoup plus qu’une discipline à l’université, car on apprend aussi à traiter l'information complexe et à développer des compétences transversales sur l’analyse et la gestion projet ».

Brasseur amateur depuis plusieurs années, il s’inspire grandement du monde de la bière au Québec. « Pas besoin d’inventer quelque chose de toute pièce pour être créatif. Il suffit de s’inspirer et d’agencer les choses d’une manière dont personne n’avait pensé auparavant », dit-il en faisant allusion à l’ajout d’anis étoilé dans le rhum Morbleu, lancé récemment.

En plus du gin et du rhum, la distillerie Mariana a aussi commercialisé la vodka Azimut. D’autres alcools, dont une liqueur faite à base d’herbes forestières, sont dans les plans des jeunes entrepreneurs. « On a plein d’idées, mais on va commencer par ces produits-là, car, comme on a un seul client (la SAQ), on ne contrôle pas notre destinée », ajoute-t-il.

Heureusement, lors du dernier budget, le gouvernement du Québec a annoncé que les distilleries pourront (enfin) vendre leurs produits sur le site de production d’ici 18 mois.

Conseil aux apprentis entrepreneurs avant de se lancer en affaires

Mentorat, réseau d’affaires, détermination, passion et persévérance font partie de la recette pour devenir un bon entrepreneur, croit Jean-Philippe. « Ça ne s’apprend pas à l’école. Il faut foncer et ne pas se décourager », conclut-il.

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