Les 4 étapes essentielles de la santé et sécurité au travail

Les accidents du travail au Québec représentent chaque année 4.6 milliards de dollars de coûts directs et indirects pour la société. Les causes d'accidents ou de manquement à la santé et sécurité au travail sont hiérarchisées comme suit : l'environnement de travail, le matériel, la tâche et l'organisation du travail et, en dernier lieu seulement, l'individu.

Pourtant, une très forte majorité d’organisations pensent encore que les accidents sont liés aux comportements des leurs employés et se dédouanent ainsi de leurs responsabilités légales actées par la loi de santé et sécurité du travail. Là est la première erreur : ce qui est interprété comme la négligence d'un employé n'est en fait que le symptôme des manquements de gestion de l'organisation elle-même.

Mais le risque zéro n'existe pas. Il est donc essentiel pour les entreprises de mettre en place des stratégies proactives visant à éliminer les dangers à la source,  en commençant  par ce qu’il y a de plus grave, probable et fréquent. Marc-André Ferron, conférencier et consultant en santé et sécurité chez Gestion Authentique, vous apporte les clés pour sécuriser vos entreprises et vous mettre en conformité avec la loi de santé et sécurité du travail.

Les 4 étapes de la santé et sécurité au travail

Étape 1 : établir l'inventaire des dangers 

Une bonne prise en charge de la santé et sécurité du travail doit commencer par un inventaire complet des dangers à analyser, par poste et par tâches effectuées par chacun des employés (transport de charges lourdes, électrocution, infection, bruit, chute...). Ce document est essentiel parce qu'il permet de transformer les perceptions en faits concrets. Il s'agit de l'article 52 de la loi sur la santé et sécurité du travail.

Il faudra ensuite prioriser les risques (et donc les actions qui en découlent) au regard de la probabilité qu'ils surviennent. Cet inventaire permettra également d'opérer un contrôle systématique et suivi de l'efficacité des mesures prises et à prendre.

La communauté du génie a ici une place essentielle dans l'amélioration de la santé et sécurité de leurs établissements. Depuis l'identification du risque jusqu'à la mise en place et l'évaluation de la solution choisie, c'est de leur expertise que découle aussi le succès des actions (ingénierie des procédés, macro design de l'architecture et micro design des équipements).

Étape 2 : éliminer les dangers à la source

L'élimination des dangers à la source est le fondement même de la loi sur la santé et sécurité du travail (art.2 et 3). Prenons l'exemple d'un produit nocif utilisé dans la confection manufacturière. Afin de se prémunir contre l'effet néfaste de ce dernier, il ne s'agira pas seulement d'équiper ses employés d’équipements de protection, mais d’essayer de substituer le produit au profit d'un autre sans danger. Toute trace de risque est ainsi éliminée. 

Étape 3 : réduire les dangers à la source

L'élimination du risque à la source n'est malheureusement pas toujours applicable. Lorsque ce cas de figure se présente, il faut alors introduire un facteur de sécurité équivalent à l’élimination à la source. Prenons l'exemple d'une machine dangereuse mais indispensable à la chaîne de production. Afin de préserver la santé et la sécurité des employés qui interagissent avec elle, des solutions de micro design (grilles de protection, renforcement de l'éclairage alentour) doivent être établies afin de la rendre totalement sécuritaire.

Étape 4 : Définir les rôles et responsabilités, valider la compréhension des employés

Reprenons l'exemple précédent. La machine, bien que sécurisée lors de son fonctionnement quotidien, devra un jour être nettoyée et entretenue. Cette action supposera inévitablement l'intervention humaine et donc, le retour du risque. C'est ici que le rôle du gestionnaire est essentiel : en plus d’établir des mesures d’élimination et de réduction à la source, ils doivent définir des mesures de gestion assurant une sécurité équivalente grâce à des dispositifs physiques (par exemple : programmes de cadenassage). Cela implique de définir les rôles et responsabilités des employés, de former et évaluer ces deniers ainsi que d’auditer l’exécution de ces différents programmes.

À noter que l'employé a le droit de refuser une tâche qu'il juge trop dangereuse (art.12) et que l'employeur peut mettre en place des mesures disciplinaires lorsque l'employé n'applique pas les règles de sécurité obligatoires.

Des formations spécialisées sont offertes aux professionnels du génie désireux d'optimiser les résultats en santé et sécurité.

Source photo : Gestion Authentique

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