Finissants et finissantes en génie : leurs attentes envers un premier emploi

  • Les membres de la génération Z, qui obtiennent leur diplôme en ce moment, accordent moins d’importance au salaire que les générations antérieures

  • Faire connaître sa culture d’entreprise tout en s’assurant qu’elle favorise la formation en continu et les pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion s’avère des incontournables

  • Les nouveaux diplômés ont à cœur leur développement de carrière et ils savent déjà quelles compétences leur premier emploi devra leur apporter

 

Selon le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, plus de 1,4 million de postes seront à pourvoir d’ici 2026. Devant ce nombre colossal, force est de constater que la pénurie de main-d’œuvre demeure un sujet d’actualité. Une stratégie intéressante dans le but d’atténuer ses effets pourrait consister à recruter des finissants et finissantes : L’Ordre des ingénieurs du Québec estime qu’environ 8 200 étudiants quitteront les facultés québécoises d’ingénierie, diplôme en main, et ce, chaque année jusqu’en 2030.

Genium360 est allé à la rencontre de deux d'entre eux avec l’intention de comprendre leurs attentes : Annie Rochette, finissante à la maîtrise en cybersécurité et Maxime Riera, finissant au baccalauréat en génie mécanique. Comme vous le découvrirez dans les prochaines lignes, nos discussions ont tourné autour du salaire, de la culture d’entreprise et du cheminement de carrière.

La rémunération, dernière préoccupation des finissants et finissantes dans leur premier emploi?

C’est à la fin de 2018 que la firme de services-conseils Deloitte sondait près de 6 000 personnes appartenant aux différentes générations : Z, millénaire, X et « baby boomers ». Un constat assez inédit en ressortait : Les Z, nés entre 1995 et 2012, étaient la génération qui accordait la moins grande importance au salaire. Pour Annie, ceci demeure vrai même après la pandémie de coronavirus, puisqu’elle nous explique

« Regarder la proximité de l’entreprise, la description du poste, si l’emploi est en présentiel ou en télétravail et ce, avant même de considérer le salaire offert. »

Son de cloche similaire chez Maxime, qui illustre avec un exemple :

« Être rémunéré 60 000 $ avec un projet et une équipe passionnants ou bien 70 000 $ avec un projet et une équipe aliénants, je vais choisir la première option sans même y réfléchir. »

Avoir une culture d’entreprise attrayante et connue, un incontournable

Enscicon, firme américaine spécialisée dans le recrutement d’ingénieurs, résume bien la tendance entourant la culture d’entreprise :

 « De nos jours, les jeunes ingénieurs ne sont pas seulement attirés par un chèque de paie, ils veulent aimer leur lieu de travail et se sentir valorisés. »

Pour Annie, cela se reflète par un endroit qui propose une culture d’entraide et de collaboration, puisqu’elle cherche avant tout à apprendre de ses collègues tout en s’imprégnant du milieu industriel.

« Il faut que la transmission de savoir soit valorisée »

Quant à Maxime, il juge les pratiques d’équité, de diversité et d’inclusion (EDI) comme des incontournables d’une culture d’entreprise attrayante. Effectivement, n’oublions pas que 72 % des travailleurs et travailleuses âgés de 18 et 34 ans sondés par Glassdoor en 2023 considèreraient refuser un emploi si leur patron ou patronne ne supportait pas les initiatives d’EDI.

Le premier emploi au cœur de la stratégie de carrière

Comme le mentionne Criteria, une compagnie de logiciels spécialisés en gestion des talents, « [...] les nouveaux diplômés réfléchissent à long terme à la façon dont leur premier emploi peut être un tremplin pour le reste de leur carrière. »

En effet, lorsque nous avons questionné autant Annie que Maxime sur leurs ambitions, ceux-ci savaient déjà où ils aimeraient se retrouver à moyen long terme : le management d’équipes œuvrant dans leur domaine de prédilection, respectivement la cybersécurité et la robotique.

Afin d’atteindre cet objectif, le premier emploi d’Annie sera « l’occasion de [se] familiariser avec le milieu industriel tout en se mettant en phase avec les pratiques courantes de l’industrie ». En ce qui concerne Maxime, le tremplin se matérialisera avec l’obtention de son titre : « C’est clair que je veux aller chercher mon titre donc mon premier emploi devra m'octroyer le temps nécessaire à cette fin ainsi qu’assumer certains coûts. »

 

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