Cinq conseils pour négocier son salaire

La négociation du salaire peut être un aspect délicat du processus d'embauche, mais avec une bonne préparation et une approche réfléchie, elle peut se transformer en une étape fructueuse. Voici quelques conseils pratiques pour mener avec succès une négociation salariale.

Négocier son salaire peut être intimidant pour de nombreuses personnes, surtout en début de carrière. La peur de paraître arrogant, la crainte d’être mal perçu par l’employeur ou le sentiment de manquer de compétences en négociation en freinent plus d’un.

À titre d’exemple, parmi les différents facteurs qui justifient l’obtention d’une augmentation, seuls 17 % des professionnels en génie du secteur privé l’attribuent directement au résultat d’une négociation individuelle, révèle l’enquête 2023-2024 sur la Rémunération des professionnels en génie du Québec menée par Genium360. Ce chiffre est relativement stable comparé à l’année précédente.

Sachez qu’il est possible de dépasser ce malaise et ces appréhensions pour aborder la négociation salariale de manière plus confiante.

Préparez-vous minutieusement

La préparation est essentielle. La première étape consiste à comprendre les spécificités du poste proposé, les exigences en matière d'expérience et les responsabilités associées, ainsi qu’à se renseigner sur l’entreprise. Est-ce une PME ou une grande entreprise? Quel est son cycle de croissance? Est-elle en démarrage ou à un stade de développement plus mature? Dans quelle région est-elle située? Voilà autant de questions auxquelles il faut trouver réponse, selon Annie Boilard, présidente du Réseau Annie RH.

« Une start-up n’aura pas les mêmes capacités financières qu’une entreprise établie, explique-t-elle. Il faut aussi comprendre que le taux de chômage peut varier selon les régions, ce qui affecte la demande. Elle fluctue aussi selon les spécialités du génie, ce qui peut jouer sur son pouvoir de négociation. »

Développez votre argumentaire

Évaluez jusqu'à quel point vous répondez aux exigences du poste et si vous possédez des compétences spécialisées recherchées dans le secteur. Êtes-vous un nouveau diplômé? Mettez en avant votre formation, vos réalisations universitaires et vos stages pertinents. Utilisez des exemples concrets de projets réussis et de défis relevés pour étayer vos arguments. Chiffrez vos réalisations lorsque c'est possible.

Un outil comme la calculatrice salariale de Genium360 permet de connaître en quelques clics le salaire annuel de base selon l’année de diplomation et le type d'emploi occupé. Basée sur les données de l’enquête annuelle sur la rémunération menée par Genium360, cette calculatrice peut vous aider à établir votre valeur sur le marché.

Fixez vos attentes salariales

Vous avez reçu une offre officielle, mais vous hésitez encore à négocier le salaire? Mettez vos craintes de côté, conseille Annie Boilard. « Si l’entreprise vous a choisi, c’est que vous avez quelque chose d’unique, une compétence ou une expérience qui a de la valeur à ses yeux », soutient-elle.

Pour amorcer la discussion, évitez de donner un chiffre précis, mais plutôt une fourchette salariale réaliste découlant de votre préparation. Vous démontrez ainsi votre flexibilité tout en vous permettant de négocier à partir d'une position solide.

Élaborez quelques stratégies

Soyez prêt à explorer des alternatives. L’entreprise a des contraintes budgétaires et des politiques internes en matière de rémunération dont elle doit tenir compte.  Outre le salaire, considérez également les avantages, tels que les primes, les assurances collectives, les programmes de formation, les horaires flexibles ou le télétravail, suggère Annie Boilard.

« Ces éléments viennent compléter l'offre de rémunération et doivent être pris en compte lors de la négociation, explique-t-elle. Et si le salaire ne peut pas être bonifié à l’entrée en poste, il est possible de s’entendre sur une révision salariale après six mois. Une option intéressante surtout pour ceux qui débutent dans la carrière. Ils peuvent alors faire valoir des réalisations. »

Réfléchissez… mais pas trop longtemps

Une fois l’offre finale en main, vous pouvez demander un temps de réflexion. Il doit être court autant que possible. « L’idéal serait de 24 à 48 heures. Si la réponse est négative, l’employeur devra se tourner vers un autre candidat ou poursuivre le recrutement », explique Annie Boilard.

 

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