La mise à la terre : oui, mais pourquoi?

Lors de l'installation d'appareillage électrique, les branchements des conducteurs des phases sont effectués. L'installateur effectue aussi le branchement du conducteur de mise à la terre (MALT) puisque ce dernier est habituellement présent dans le câble. Il le fait sans se poser de question, présumant que cette mesure devrait suffire à assurer la continuité de masse de l'équipement.

En fait, la mise à la terre et la continuité des masses ont pour but premier d'augmenter la sécurité des individus qui interviennent sur ou à proximité d'équipements électriques. La protection électrique ne s'improvise pas. Le conducteur de MALT consiste en un chemin de faible résistance qu'un défaut peut emprunter pour retourner à sa source, créant du même coup une surintensité de courant pouvant être détectée par les protections et éliminée par le déclenchement d'un dispositif de protection selon les normes de sécurité électrique.  

Le comportement du réseau, lors d'un défaut électrique à la terre, va être déterminé par le « régime de neutre » du réseau. C'est-à-dire : par la façon que l'on raccorde (ou non) le point neutre des transformateurs du réseau.

La conception d'une installation doit être d'abord pensée pour assurer un bon fonctionnement en conditions normales d'opération, tout en demeurant sécuritaire lors d'un défaut électrique sur l'appareillage.

La plupart d'entre nous connaissent la loi d'Ohm (V=R*I) et savent l'utiliser en fonction de l'impédance « R » d'une charge et de la tension « V » d'alimentation. Il devient alors facile de calculer le courant « I » qui en découle.

Lorsqu'on parle de MALT, on utilise plutôt la loi d'Ohm en fonction d'un courant de défaut « I », qui, pour retourner à sa source, passe par la résistance de la prise de terre « R ». En circulant à travers une résistance « R », le courant « I » génère une tension « V », qui peut alors apparaître entre différents points de la MALT.

Les essais et les expériences antérieures ont permis d'établir des lignes directrices quant aux « tensions de pas » et « tensions de touches » maximales admissibles dans une installation électrique qui dépendent du dimensionnement de la grille de MALT. Des « tensions de pas » et « tensions de touches » ont été établies selon le type de sol où se trouve l'installation.

La MALT peut donc être très simple à réaliser dans le cadre d'une installation standard, mais des conditions non standards peuvent complexifier le design.

Une formation sur la mise à la terre et la continuité des masses se veut donc une introduction au vaste domaine des MALT. Elle vous permettra de mieux connaître les bases du domaine et d'en démystifier les concepts.

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