L’art mésestimé de l’intégration des nouveaux employés

Chers employeurs, chers recruteurs, en ce début d'année, voici notre prédiction : ce n’est pas demain la veille que la pénurie de main-d’œuvre va se résorber, notamment dans le domaine du génie. Qui plus est, s’il est ardu de dénicher des perles rares, il vaut sans doute mieux savoir les garder une fois qu’on les a trouvées. Une lapalissade que plusieurs ont pourtant bien du mal à exaucer. Et pourtant, les répercussions d’une intégration réussie sont immenses. Voici comment procéder.

« Règle générale, les bonnes pratiques pour bien intégrer de nouveaux employés sont assez simples à appliquer, pense Guillaume Poirier St-Pierre, conseiller principal, acquisition et développement de talents à La tête chercheuse. Mais c’est comme aller au gym ou manger sainement, on sait tous que c’est la bonne chose à faire, mais on ne le fait pas nécessairement… »

Avant l’embauche

D’abord, sachez que l’intégration commence bien avant l’entrée en poste. « Tout le processus de sélection d’un candidat fait partie de l’intégration, affirme Manon Poirier, présidente de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA). Ne négligez surtout pas ça. Ne pensez pas que ça se fait naturellement. »

Pour les candidats, cette période s’avère un excellent indicateur de la marque de l’employeur. À l’heure où il suffit d’un commentaire négatif sur les réseaux sociaux pour ébranler une organisation, soignez votre réputation.

Les communications avec les candidats doivent être claires. Dans un monde idéal, si vous recevez une candidature, allez plus loin que le simple courriel pour accuser réception. Par ailleurs, communiquez avec les personnes qui n’ont pas été retenues. Offrez de la rétroaction. N’oubliez pas que cette personne pourrait éventuellement postuler à un poste que vous afficherez subséquemment.

Le jour J

Une fois que votre choix a été fait, et avant l’entrée en poste de votre employé, envoyez-lui quelques documents clés sur votre entreprise. L’idée, c’est de partager vos valeurs et votre culture, pas de proposer des centaines de pages de lecture. En prime, ça accélère le processus d’intégration.  

Surtout, le nouvel employé doit se sentir bienvenu. Le jour J, le jour où il entre en fonction, veillez à ce que tout soit prêt : le bureau, les accès, etc. Si ça semble évident, « j’en vois des nouveaux employés qui arrivent et rien n’est prêt, affirme M. Poirier St-Pierre. Disons que ça écourte la lune de miel… »

Soyez présent pour accueillir la personne comme il se doit. Et si possible, attribuez-lui un parrain ou une marraine. Dès lors, la personne en question se sentira peut-être plus à l’aise de poser des questions qu’il hésiterait à poser à son patron.

La rétroaction

Une fois les premiers jours écoulés, une fois toutes les rencontres avec les personnes clés complétées, planifiez une rencontre pour faire le point. N’attendez pas trois mois. Invitez l’employé à s’exprimer, à poser des questions, même si tout se passe bien.

Afin d’éviter les surprises, d’un côté comme de l’autre, répétez fréquemment ces conversations. « Une intégration réussie, ça peut prendre un an, souligne Mme Poirier. Mais les statistiques sont claires : les départs dans les premières années, c’est souvent une indication que l’intégration a été négligée. »

En prime, rappelle Guillaume Poirier St-Pierre de La tête chercheuse : « bien intégrer une personne, c’est aussi développer son sentiment d’appartenance envers l’organisation. Et ça, ça peut aider à se prémunir contre la tentation d’un employé à accepter l’offre d’un concurrent ».

Enfin, rappelez-vous que la relation entre un nouvel employé et son entreprise, c’est comme un couple, ça s’entretient.

 

Photo par You X Ventures via Unsplash.

 

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