Ingénieurs juniors : points de vue sur la profession

Comment les ingénieurs juniors perçoivent-ils la profession? Afin d’éclaircir la situation, Genium360 a rencontré deux jeunes ingénieurs : Ariane Bégin, finissante de Polytechnique Montréal en génie civil et Olivier Bergeron, jeune professionnel diplômé de l’École de technologie supérieure en génie électrique.

Les premiers défis des ingénieurs juniors

Les premiers défis sont essentiellement relationnels, selon les deux intervenants. « Un premier défi lors de notre arrivée dans une nouvelle entreprise est de s’adapter à l’équipe et à son mode de fonctionnement », fait valoir Ariane Bégin. « Il y a tout un volet pour lequel nous n’avons pas été formés, seconde Olivier Bergeron. Le marché du travail demande des compétences et connaissances techniques, mais aussi des aptitudes multidisciplinaires et relationnelles. »

Passer de la théorie à la pratique représente un second défi pour les ingénieurs qui quittent le milieu académique. « Les défis techniques ne sont plus fictifs et figés dans le temps, mais réels et évolutifs », soutient Monsieur Bergeron.

Passer de la théorie à la pratique

Les universités travaillent fort pour préparer leurs étudiants au marché du travail. La difficulté réside dans la transition du milieu académique vers le milieu professionnel. « La transition se déroule généralement bien, malgré le fait que le marché du travail est un milieu complètement différent du cadre scolaire, souligne Ariane Bégin. Suite à la réalisation de mes stages, j’ai constaté que j’avais acquis de solides connaissances techniques en calculs et dans l’utilisation de logiciels de modélisations, entre autres. Je me sentais donc en confiance. Reste que nos quatre années d’études sont loin d’être suffisantes pour nous enseigner l’ensemble des connaissances. C’est pourquoi nous apprenons à apprendre, afin de pouvoir se débrouiller sur le marché du travail. »

« Une grande partie de nos apprentissages se fait sur le marché du travail, rajoute d’emblée Olivier Bergeron. Au-delà des acquis techniques, il n’en demeure pas moins que l’université nous a appris à résoudre des problèmes à travers une méthodologie de travail. Et pour moi, ces acquis me sont fort utiles. »

Afin de faciliter la transition entre le monde académique et professionnel, la collaboration entre les ingénieurs juniors et séniors est fortement recommandée. Et elle s’est avérée profitable pour les deux ingénieurs interrogés.

La collaboration avec les ingénieurs séniors

La collaboration entre les ingénieurs juniors et séniors peut prendre plusieurs formes : formation, mentorat, coaching, parrainage dans le cadre du juniorat, et plus encore. Elle demeure une contribution très précieuse et fort appréciée des ingénieurs juniors, comme le témoignent les deux intervenants.

« Les ingénieurs que j’ai côtoyés sont tous très dévoués, confie Olivier Bergeron. Depuis le début de mon parcours, je m’aperçois que le mentorat est très encouragé dans la profession. J’ai moi-même été jumelé à un sénior pour faciliter mon adaptation à mon premier emploi. Cet exercice intergénérationnel m’a beaucoup fait cheminer. » Ariane Bégin est également ravie de voir le dévouement des ingénieurs séniors envers la relève. « J’ai été agréablement surprise de voir que les ingénieurs séniors étaient prêts à prendre de leur temps pour m’expliquer des choses alors qu’ils étaient eux-mêmes dans des périodes de rush. »

La place des femmes en génie

Les femmes demeurent moins nombreuses que les hommes à emprunter la voie du génie comme carrière. Toutefois, selon un rapport réalisé par la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec (CFSG) du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie au Canada (CRSNG), la représentation féminine dans le génie progresse. La représentation féminine demeure néanmoins en deçà de 30 % pour la plupart des domaines du génie. « Malgré une augmentation de l’intérêt des femmes pour [le génie], les hommes demeurent majoritaires au sein de la profession, remarque Ariane Bégin. Sans aucune surprise, sur les chantiers, la présence de femmes était excessivement rare, pour ne pas dire nulle. » De son côté, Olivier observe également que le génie a davantage un visage masculin. « En génie électrique, j’ai vu deux ou trois femmes dans des classes de 30 personnes. » Effectivement, le génie électrique demeure l’un des secteurs très peu fréquenté par les femmes (11 %) selon le rapport de la CFSG.

Les deux ingénieurs consultés sont d’avis que les femmes peuvent tout aussi bien réussir et percer dans la profession que leurs collègues masculins. Pour célébrer ces femmes qui brillent en génie, découvrez leurs parcours.

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