Regards croisés : les navettes autonomes au Québec

Propulsion Québec, grappe industrielle, constitue un acteur majeur dans le domaine des transports électriques et intelligents au Québec. Son objectif étant de positionner le Québec parmi les leaders mondiaux du développement et du déploiement des modes de transport terrestre favorisant le transport intelligent et électrique.

Le sujet des navettes autonomes passionne. Les 9 et 10 septembre dernier, Propulsion Québec réunissait plusieurs acteurs du secteur privé et municipal pour discuter de leurs expériences et des enjeux relatifs à cette nouvelle forme de mobilité commune.

Les véhicules autonomes au Québec

Les véhicules autonomes sont déterminants pour l’avenir de la mobilité au Québec. Véritable innovation technologique, les navettes autonomes contribuent au déploiement de nouvelles formes de mobilités électriques et durables. Depuis 2017, plusieurs projets ont été mis en place dans la ville de Candiac ainsi qu'à Montréal. Ils impliquent différentes parties prenantes du secteur privé dont Keolis Canada innovation, l’entreprise française NAVYA et Transdev Québec inc.

En se positionnant dans une perspective d’apprentissage, ces différents acteurs continuent de tirer des leçons de leurs projets afin de maximiser l’accès aux véhicules autonomes et d’inspirer d’autres municipalités à emboîter le pas.

Il faut noter que les projets de véhicules autonomes présentent quelques défis pour les usagers. À cet effet, compte tenu des problématiques relatives à la mécanique et aux logiciels, certains véhicules ont dû être retirés de la route. De plus, les navettes autonomes présentent des enjeux au niveau du stationnement, des restrictions de circulation et la lenteur en termes de virage (10 km\h). Bien que ces véhicules puissent créer certaines frustrations chez les usagers, il faut savoir qu’une navette n’a pas d’intelligence humaine et est donc sujette à l’amélioration constante.

En définitive, ces projets permettent aux acteurs de tirer des leçons pour faire progresser le développement technique des navettes.

Les facteurs de succès

Si à priori les véhicules autonomes présentent des enjeux de perfectionnement, il existe quelques facteurs qui permettent d’amorcer la réussite d’un tel projet. D’abord, un partenariat privé-public constitue une clé importante pour aligner tous les acteurs sur la même vision. Une collaboration entre les villes et métropoles permet de mieux réagir aux difficultés qui se présentent dans l’exécution du projet.

Ensuite, il faudrait expérimenter un projet sur le long terme puisque ceux qui ont été mis en place jusque-là ont été de moyenne durée. Pour finir, il serait idéal de débuter un projet de navette autonome en tenant compte de la demande. En ce sens, il faudrait créer un transport à la demande pour par la suite le rendre autonome.

Rôle des municipalités

En tant que pierre angulaire de la réussite d’un projet pilote, les municipalités jouent le rôle de facilitateur. En mettant ses ressources à contribution, une ville doit avoir un plan de communication concret pour vulgariser les retombées et les impacts du projet. Il faut communiquer aux citoyens et aux parties prenantes les potentiels changements au niveau des infrastructures.

D’un autre côté, il est important de documenter les différents processus pour conserver au sein des archives, les différentes méthodes expérimentées.

L’acceptabilité sociale

Pour faciliter l'acceptabilité sociale, il existe plusieurs démarches à considérer. Premièrement, les sondages d’acceptabilité sociale permettent de valider l’opinion publique sur le projet. Aussi, si certaines inquiétudes sont soulevées notamment au niveau de l’emploi, il faut expliquer que le but des véhicules autonomes n’est pas de remplacer les chauffeurs, mais de mettre en place plusieurs services intégrés qui impliqueront de la main-d'oeuvre et des conducteurs formés.

Des leçons fondamentales tirées des expérimentations

Comprenons qu’un projet pilote n’est pas parfait et présente de nombreux points d’amélioration. Le véhicule autonome est viable lorsqu’il est intégré et répond à une demande (trajets redondants aéroportuaires par exemple). Enfin, tout acteur qui souhaite s’impliquer dans un tel projet doit d'abord s’assurer que cela répond à un besoin réel. Il faut réfléchir à la question de la cohérence et de la concordance avec les autres types de transport utilisés dans la région.

 

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