Maîtriser les risques et les normes
Dans les usines québécoises, les atmosphères explosives demeurent un enjeu critique, particulièrement en présence de poussières combustibles. Le danger est souvent minimisé : farine, sucre glace, sciure ou poussières métalliques peuvent provoquer des explosions majeures lorsque les conditions sont réunies.
Pendant ce temps, les exigences normatives se resserrent et les équipes d’ingénierie doivent composer avec des budgets serrés. Comment maintenir la production, assurer la conformité et protéger les personnes lorsqu’une seule décision peut avoir des répercussions opérationnelles importantes ?
Dans ce contexte, Hugues Châteauneuf, ing., propose une démarche structurée pour aider les spécialistes à mieux comprendre la NFPA 660 et à naviguer dans les décisions critiques liées aux risques d’explosion. »
Hugues Châteauneuf cumule plus de 22 ans d’expérience en protection contre les explosions, classification des emplacements dangereux et ventilation industrielle. Son expertise s’est cristallisée au tournant d’un événement marquant : à la suite d’une explosion survenue près de Bécancour, la CSST (aujourd’hui la CNESST) révise sa réglementation et lui confie un mandat d’accompagnement pour rédiger un guide et mettre à jour ses règles. « J’étais là au bon moment », explique-t-il.
Depuis, il a réalisé des centaines de mandats d’analyse de risques et de sécurisation d’équipements. Il participe également à des comités techniques nationaux et internationaux, ce qui lui permet de suivre en continu l’évolution des normes et des technologies de protection. Cette immersion constante nourrit sa capacité à vulgariser un corpus technique dense et à guider les organisations avec précision.
Trois zones de risque
Sur le terrain, il observe trois zones de risque récurrentes : la ventilation industrielle, les poussières combustibles et la classification des emplacements dangereux. La ventilation est encore trop souvent perçue comme un simple système de confort, alors qu’elle joue un rôle déterminant. En diluant gaz, vapeurs ou poussières, elle empêche qu’ils atteignent une concentration explosive. « Quand la ventilation n’est pas conçue ou entretenue correctement, l’écart avec les normes se creuse rapidement », résume-t-il.
Les poussières combustibles représentent quant à elles un risque discret, mais majeur. Leur accumulation est progressive, souvent invisible, et peut sembler banale pendant des années — jusqu’au jour où un enchaînement de circonstances déclenche une explosion. L’exemple d’Imperial Sugar, en 2008, illustre à quel point une poussière apparemment anodine peut devenir catastrophique. La classification des emplacements dangereux constitue un autre défi.
Bien qu’obligatoire, elle est encore absente de nombreuses installations ou appliquée de manière trop conservatrice, ce qui alourdit inutilement les projets. « Surclasser une usine mène à des équipements trop coûteux et à une maintenance lourde. L’important est de viser juste », rappelle-t-il.
Un cadre unifié pour les poussières combustibles
Publiée en 2023, la norme NFPA 660 regroupe désormais en un seul document l’ensemble des normes portant sur les poussières combustibles. Ce « guichet unique » clarifie la démarche d’analyse, élimine des contradictions historiques et couvre des risques encore peu documentés dans plusieurs industries, comme l’auto-inflammation ou les nanoparticules.
Au Québec, le défi est d’articuler NFPA 660 avec un cadre réglementaire qui renvoie encore à des normes aujourd’hui abrogées. Pour les organisations dont les maisons mères exigent déjà l’application de la NFPA 660, comprendre cette cohabitation temporaire devient essentiel.
La formation d’Hugues Châteauneuf vise à outiller concrètement la communauté pour reconnaître le fossé entre l’installation et les exigences normatives, puis structurer une démarche de rattrapage. Il enseigne comment prioriser les risques les plus élevés et déployer des mesures de mitigation rapides : périmètres d’exclusion, baisse temporaire du régime de production, ventilation additionnelle ou nettoyage préventif. Ces actions protègent les travailleuses et travailleurs sans imposer un arrêt complet des opérations, en attendant les projets de mise à niveau permanents.
Sur le plan pédagogique, il se présente comme un traducteur entre normes et réalité opérationnelle. Il extrait les principes essentiels, les illustre au moyen de cas réels et fournit des outils concrets : critères de classification, matrices simples d’analyse de risques, repères pour choisir la solution la plus efficace au bon moment.
Le déclic qu’il souhaite provoquer est double : reconnaître le danger réel — un dépôt de poussière n’est jamais anodin — et apprendre à transposer la norme au contexte particulier de chaque usine. Pour les spécialistes appelés à décider vite et juste, cette formation représente plus qu’une mise à jour réglementaire. C’est une méthode structurée pour protéger les personnes, réduire les risques et assurer la pérennité des installations.
Inscrivez-vous à notre formation « Norme NFPA 660 : Une nouvelle ère dans la gestion des risques d’explosion ! », par Hugues Châteauneuf, les 9 et 10 février 2026
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