Devenir ingénieur en installations septiques, ça s’apprend!

Concevoir des dispositifs d’épuration des eaux usées ne s’improvise pas. L’ingénieur doit se doter de compétences solides s’il choisit cette spécialité. Pour comprendre la profession et ses enjeux, nous avons rencontré Christian Vézina, expert en assainissement décentralisé et formateur chez Genium360. Il nous explique pourquoi bien s’outiller est essentiel à la réalisation de grands comme de petits projets.

Pouvez-vous nous décrire en quelques mots le travail d’un ingénieur expert en installations septiques ?

La mission consiste à sélectionner un type de dispositif d’épuration des eaux usées à mettre en place dans un projet de construction résidentielle ou commerciale, et à le dimensionner adéquatement. Pour y arriver, il faut avoir une bonne connaissance de la nature des sols et savoir interpréter correctement leurs caractéristiques. Certains professionnels se lancent dans des projets d’installation septique résidentielle, plus modestes que celles des projets commerciaux, sans avoir suivi de formation spécialisée. C’est une erreur ! Le niveau de compétence requis est le même dans les deux cas de figure. C’est pour cette raison que l’Ordre des ingénieurs du Québec a mis en ligne un profil de compétences spécifique, adapté à la réalité des projets résidentiels, afin de parer aux risques de la pratique de façon générale.

Vous exercez ce métier depuis 25 ans. Pouvez-vous nous en dire plus sur votre parcours ?

J’évolue dans le secteur de l’environnement depuis 30 ans, dont 25 passés dans l’assainissement décentralisé. À mes débuts dans cette industrie, il n’existait aucune obligation règlementaire pour faire des tests de sol au niveau résidentiel. J’ai donc commencé par des projets commerciaux. Sur le terrain, j’ai bâti mon expertise avec la pratique, grâce à beaucoup de lectures, d’autoapprentissage et aux conseils de professionnels d’expérience. Je suis actuellement directeur principal, ventes et développement stratégique chez Avizo Experts-Conseils, un bureau d’étude spécialisé en ingénierie sur la gestion de l’eau.

Mener des chantiers d’installations septiques est considéré comme une activité à risque. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?

Les risques sont sournois et touchent à la fois l’environnement et la santé publique. La majorité des fautes professionnelles intervient en amont, lors de l’évaluation des sols. Si cette étape a été mal réalisée et que le dispositif sélectionné est inadéquat, la nappe phréatique ou le cours d’eau récepteur peuvent être contaminés par le rejet d’eaux usées traitées inadéquatement. Des résurgences apparaissent à la surface du sol et ces eaux usées s’écoulent vers le milieu naturel, impactant les personnes situées en aval du point de rejet.

Dans ce cadre, une solide formation s’avère nécessaire pour l’ingénieur. Existe-t-il un cursus spécialisé ?

Pas au Québec, malheureusement. Différentes institutions d’enseignement privé offrent des formations continues, mais il n’y a pas de cursus universitaire ou collégial qui permet d’acquérir ces compétences spécifiques. Pour répondre à cette lacune, j’ai mis en place un programme de 4 formations, conforme au profil de compétences de l’OIQ, que je propose chez Genium360. Même sans obligation légale, tout professionnel de l’industrie devrait se former pour réaliser des projets d’installations septiques, si petits soient-ils. D’ailleurs, en tant qu’ingénieurs, le respect du code de déontologie nous impose d’accepter uniquement des mandats pour lesquels nous possédons le savoir nécessaire.

Quelles compétences l’ingénieur développe-t-il en suivant vos formations ? Peut-il prétendre à un diplôme ou à une certification par la suite ?

Je propose un parcours de formation technique pour aborder la profession avec les bons outils. J’enseigne aux professionnels de l’industrie la réglementation en vigueur et les connaissances de base pour réaliser une étude de caractérisation du site et des sols. Par la suite, nous détaillons ensemble le volet technique du projet d’installation septique, avec la sélection de composantes intégrées dans la filière d’épuration des eaux, le dimensionnement du système, et le respect des performances épuratoires.

Cet apprentissage rapide donne droit à des crédits relatifs à la formation continue. Mais il doit être enrichi par de l’expérience sur le terrain. Après les formations, je conseille fortement aux personnes de recourir au mentorat pour évoluer dans ce champ d’expertise.

Vous souhaitez orienter votre carrière d’ingénieur dans cette voie ? Christian Vézina propose un parcours de formation complet chez Genium360. Bénéficiez de l’expertise de cet intervenant reconnu dans le secteur, avec de nombreux projets d’assainissement des eaux usées à son actif.

 

Image par Alfred Derks de Pixabay 

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